La campagne présidentielle française, même si elle ne nous concerne pas directement, intéresse une partie de l’opinion de notre pays. Les rebondissements qui ont eu lieu depuis le début du mois de janvier 2017 laissent songeurs tous ceux qui envient le modèle démocratique français. A un mois et trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les certitudes des premiers jours n’ont plus lieu d’être à cause justement de l’action d’une justice indépendante et décidée à faire son travail jusqu’au bout.
L’exemple français à méditer
La probable mise en examen du candidat de la droite, François Fillon, est en train de bouleverser totalement le paysage politique français. Sa détermination à ne pas se retirer malgré sa promesse de le faire si le parquet décidait de le poursuivre provoque un certain trouble au sein de son électorat et de ses soutiens. Ne parlons pas de l’ensemble de l’opinion française. Pour beaucoup d’observateurs, c’est toute une éthique qui est bafouée, car il met en cause un des piliers de la démocratie française, en l’occurrence la justice. Il dit vouloir ne tenir compte que du verdict du tribunal des électeurs. S’il était dans un pays où la tradition démocratique n’était pas aussi forte et où l’état de droit n’était pas un vain mot, il pourrait passer outre sans dommage, mais la pression va être de plus en plus forte à l’approche du premier tour. La candidate Marine Le Pen est, elle aussi, touchée par des affaires d’emplois fictifs, mais n’en semble pas du tout affectée. Elle continue de caracoler en tête dans les enquêtes d’opinion, ses électeurs ne lui en tenant aucune rigueur. Les analystes, aujourd’hui, se perdent en conjecture et n’osent plus se hasarder à faire des pronostics. C’est une élection présidentielle tout à fait inédite que va connaître la France, cette année. Cependant, tout le monde convient qu’il n’est pas question de remettre en cause les principes régissant la démocratie et respectera les règles du jeu. Pour les Malgaches qui suivent cette actualité, il ne s’agit pas de transposer le modèle démocratique français dans leur pays, mais il est nécessaire d’installer un état de droit avec une justice indépendante et forte. L’élection présidentielle de 2018 est en vue et les démocrates de notre pays doivent conjuguer leurs efforts pour que la loi soit respectée.
Patrice RABE