Les agressions homophobes envers les personnes LGBT sont souvent commises par des proches, notamment les parents, les frères et sœurs. Ce rejet est une source de grande souffrance, qui va parfois jusqu’au harcèlement ou aux agressions physiques.
Insultes, agressions, harcèlements, discrimination. C’est ce que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres (LGBT) subissent dans leur quotidien. Dans la très grande majorité des cas, les discriminations et violences à leur égard se produisent au sein de leurs familles ou de leur entourage proche, selon Balou Rasoanaivo, présidente de l’ONG Réseau Madagascar Solidarité LGBT (ORMS LGBT). De nombreuses personnes LGBT préfèrent cacher leur orientation sexuelle ou leur identité de genre par crainte du rejet de leurs familles. « Tout change à l’adolescence, lorsqu’il commence à s’interroger sur sa sexualité. Lorsqu’il sent qu’il est différent et en parle à ses proches, cela fait toujours l’objet d’une incompréhension et d’un mépris. Des jeunes s’échappent ainsi de leur foyer espérant vivre libres et heureux », a-t-elle indiqué. Mais en dehors du cercle familial, ils sont également livrés à eux-mêmes. Nombreux sont ceux qui les considèrent comme des malades mentaux. « Lorsque je marche dans la rue, on me traite de tous les noms. Une fois, j’étais dans le coma pendant douze heures suite à une agression que j’ai subie juste parce que l’agresseur avait une haine injustifiée contre moi », témoigne Thierry Lahady (Gay). Lalatiana Andriamasinavalona (Transgenre), quant à elle, a adopté un prénom féminin sur ses papiers administratifs afin que la société puisse l’accepter comme femme même si elle est née homme. « Des fois, on me retire violemment la perruque à la sortie de la discothèque », déplore-t-elle.
Soutien
La mise en place d’un centre d’accueil et de refuge pour aide et sécurité de la population LGBTQI+ (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre, Queer, Intersexe) rejetée par la famille et la société figure parmi les projets phares de l’ORMS LGBT. Pour le moment, deux centres DIC (Drop In Center) ont été mis en place à Ambohitsoa et 67 ha dont l’activité principale est axée sur la lutte contre la stigmatisation envers cette communauté. Il y a également la prévention des IST notamment du VIH/Sida, la fourniture de soutien psychosocial aux personnes infectées et affectées par le VIH… grâce à l’appui financier de l’ambassade de France. C’est un lieu associatif d’accueil, d’information, d’écoute, de militantisme et parfois de refuge aux personnes LGBT. « Nous avons un groupe de parole pour permettre aux LGBT de s’exprimer librement et de trouver une écoute respectueuse et attentive. Le centre DIC fournit aussi un soutien psychosocial pour les jeunes et les parents. Ces derniers ne savent pas vers qui se tourner après la découverte de l’orientation sexuelle de leur enfant et viennent vers nous », selon Thierry Lahady, responsable du DIC.
Narindra Rakotobe
Je m’en souviens que il y a plus que vingt ans les gays ici étaient écartés et ridiculisés par les gens : comment aujourd’hui il sont, par contre, chéris ??
C’est la mode ou quoi ?