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lundi, novembre 3, 2025
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AccueilChronique de MickeyL’hôpital qui se fout de la charité

L’hôpital qui se fout de la charité

La santé n’a pas de prix dit-on, mais si vous tenez à vous en assurer, priez pour ne pas tomber malade et de vous faire soigner dans un hôpital public (donc soins supposés gratuits au moins) dans la capitale ou ailleurs, peu importe, la généralisation n’est pas exagérée tant la corruption gangrène systématiquement et les hommes et les structures, qu’il vous sera difficile de citer une exception. Dès votre arrivée, vous devez passer au bureau de cession, l’endroit où on vous demande de payer les éventuels soins, si par bonheur, vous êtes fonctionnaire ou militaire vous en serez exempté, allez savoir pourquoi ce particularisme, enfin vous voilà déjà délesté d’au moins 20 000 à 30 000 ariary, car ces établissements sont des Centres Hospitaliers Universitaires ou officient des spécialistes ou des professeurs. Après une attente qui ne tient pas compte de votre souffrance, vous êtes enfin devant un spécialiste ou un professeur, en principe quand vous vous faites ausculter par un médecin de quartier il vous observe et vous palpe tout en vous posant des questions, là, de son bureau le patricien vous pose des questions et vous prescrit des analyses ou observations (radio ou imagerie) donc quasi systématiquement, vous aurez à vous faire un bilan de santé et un passage au scanner. Ces analyses se font au sein de l’établissement ou ailleurs mais moyennement des sommes exorbitantes de 80 000 à 500 000 ar. Devant votre surprise à payer de telles sommes, votre traitant, plein de compassion, vous dit discrètement de joindre un tel numéro de téléphone qui saura soulager un peu votre peine financière. On commence vraiment à s’occuper de vous, si le prix va baisser sensiblement parce que l’appareillage appartient à l’Etat, il y a en plus des produits à acheter ( gants, pansements, seringues, réactifs et d’autres choses encore), tout juste si on ne vous demande pas de débourser pour l’eau et le savon dont l’agent ou le laborantin a besoin pour se laver les mains, quant aux réactifs divers, ils vous feront payer à bas prix parce qu’ils viennent de surplus d’un autre patient. Vous voilà, enfin avec les résultats d’analyse et après un rendez-vous pris, vous voilà de nouveau chez votre médecin traitant qui, après lecture des données d’analyse, vous prescrit enfin des médicaments à prendre et avant de partir vous dit insidieusement encore de payer, sans honte, vu qu’avec l’habitude d’un système corrompu même les moindres scrupules, ces personnes en blouse blanche n’en ont plus. Le calvaire que vit un malade serait encore plus fastidieux à raconter mais sachez en résumé qu’il ne faut pas être malade si on n’a pas d’argent et surtout si on ne veut pas être frustré devant de telles abjections sinon vous aurez un AVC en plus.

Enfin, l’expression « l’hôpital qui se fout de la charité » à vrai dire, viendrait de la moquerie d’une personne qui a les mêmes défauts que celui qu’elle critique. Oui, on est tous un Ravatomanga qui s’ignore. On sait maintenant que ce dernier est arrivé à faire tremper plus d’un haut dignitaire de Maurice de trafic d’influence. Quand refondation veut dire rebelote, on sait ce qu’on sème et surtout ce qu’on récolte.

M.Ranarivao

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