
Salle sombre, scène très épurée. Un son net plongé dans un silence parfait, et des jeux de lumière pour faire office de décor de scène. La scénographie est simple, la mise en scène est profonde. Quelques musiciens, avec des instruments de musique traditionnels, basse et guitare pour la touche de modernité, et des chanteurs, choristes ou plutôt des comédiens, pour donner vie à l’histoire. « Li té vé war » a réussi son pari. Avec le créole comme langue plus ou moins commune des îles de l’Océan Indien, le public malgache, le seul peuple qui ne parle pas le créole, a dû se contenter des textes en français pour suivre l’histoire. Mais peu importe, car lorsque les chanteurs, les choristes se mettent à chanter, leurs voix transcendantes transportent le public, les guident vers un autre monde. Au sein de la troupe, il y en a pour tous les âges. Et tout le monde participe. On suit alors les périples des personnages qui se cherchent, qui découvrent, qui luttent… Les chansons sont des complaintes et vont droit au cœur, si bien que même avec la barrière de la langue, l’on pouvait aisément suivre l’histoire. Une performance qui a laissé sans voix !
Anjara Rasoanaivo