Evitant tout forcing et toute ingérence dans l’affaire malgacho-malgache, la Troïka de la SADC entend négocier la question avec le régime en place.
La délégation de la Troïka de la SADC conduite par le ministre sud-africain David Mahlobo a pu constater de visu hier les conditions de détention de Marc Ravalomanana à l’Amirauté d’Antsiranana. La rencontre a duré deux heures de temps. L’ancien président a raconté les péripéties qui entouraient son retour au pays controversé. Les émissaires du président sud-africain Jacob Zuma lui ont fait savoir que son cas fera l’objet des tractations entre le gouvernement malgache et la Troïka de la SADC dans le cadre de la mise en œuvre des articles 20 et 45 de la feuille de route. L’article 20 de la feuille de route ordonne le retour « sans condition » de tous les exilés politiques, y compris Marc Ravalomanana. Par contre, pour l’article 45 de cet accord politique, « sans condition » ne signifie pas impunité et exonération de poursuites judiciaires. C’est éventuellement dans cet esprit que les tenants du pouvoir ne cessent d’affirmer qu’une véritable réconciliation nationale doit trouver le juste milieu entre le respect de l’Etat de droit et l’apaisement politique.
Retour à Faravohitra. Si certains tenants du pouvoir veulent séparer le cas de l’ancien président de la réconciliation nationale, les partisans de ce dernier réclament le retour à Faravohitra du pensionnaire de l’Amirauté d’Antsiranana avant le début de la réconciliation nationale. Pour eux qui ont tenu hier une conférence de presse au Magro Behoririka, un « prisonnier » (allusion à Marc Ravalomanana) ne peut pas participer au processus de réconciliation nationale. Pour bien mener leur revendication, les partisans de Marc Ravalomanana excluent pour le moment toute descente dans la rue étant donné que des négociations sont en cours en haut lieu. Par contre, ils ont lancé un appel au grand rassemblement aujourd’hui et demain au Magro pour montrer à la délégation de la Troïka de la SADC que nombreux sont les gens qui exigent la libération de l’ancien exilé d’Afrique du Sud. En tout cas, la délégation de la Troïka a poursuivi hier ses consultations. Après avoir été reçue par l’équipe de la CENI-T conduite par Mme Attalah Béatrice, elle a successivement rencontré l’ancien président Zafy Albert, les membres du gouvernement en charge du maintien de l’ordre et de la sécurité publique ainsi que les membres du FFKM. Une conférence de presse est prévue ce matin au Colbert.
R. Eugène