
Le président national du parti Masters serait poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et tentative de coup d’Etat.
Après avoir passé trois jours et deux nuits dans le camp de la Gendarmerie à Betongolo, le président national du parti Masters, Alain Ramaroson a finalement pu recouvrer la liberté. En effet, il a été libéré hier dans la soirée. « A 19h30 », a confirmé le Commandant de la CIRGN Analamanga, le Général Florens Rakotomahanina. D’après ses proches, l’ancien président de la Commission Défense et Sécurité auprès du Conseil Supérieur de la Transition a déjà passé la nuit dans sa résidence à Andoharanofotsy hier soir. Toutefois, le numéro Un de l’Emmoreg a précisé que « les enquêteurs ayant terminé leur travail, c’est maintenant au tour de la Justice de décider du sort d’Alain Ramaroson ». Une manière à lui d’annoncer que cette libération ne signifie pas du tout que le président du parti Masters soit tiré d’affaire. En effet, les dossiers liés à cette affaire seront déférés au parquet dans les prochaines heures. Peut-être ce jour.
Litige foncier. En tout cas, Alain Ramaroson est inculpé sur plusieurs dossiers. De sources bien informées, il serait poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, tentative de coup d’Etat et organisation d’une manifestation sans autorisation. Il aurait également été auditionné hier à propos d’une affaire de litige foncier qui se serait produit en 2013 du côté d’Ambatondrazaka. Par ailleurs, selon toujours nos sources, il aurait également été inculpé pour vol de voitures. Faut-il rappeler qu’Alain Ramaroson a été arrêté à Vasacoss samedi dernier à la suite d’un contrôle papier réalisé par des éléments spécialisés du Groupement de Sécurité et d’Interventions Spéciales (GSIS) alors qu’il s’apprêtait à annoncer à ses partisans l’annulation de sa « grande marche des citoyens ». D’après les rumeurs, l’ancien président Marc Ravalomanana aurait également déposé une plainte contre lui pour une éventuelle affaire de vol de voitures. Ici, le conditionnel est de rigueur. Monter un dossier contre un politicien pour lui faire taire a toujours été une pratique courante durant les précédents régimes. Reste à savoir si c’est également le cas dans cette affaire.
Mesures de sécurité. Bon nombre d’observateurs estiment qu’il risque cette fois-ci de ne pas pouvoir éviter la prison. D’autant plus qu’il est fort possible que cette arrestation ait été orchestrée d’en « haut lieu ». L’on se demande toutefois pourquoi Alain Ramaroson a pu recouvrer la liberté malgré ces nombreuses inculpations qui pèsent contre lui. Hier, plusieurs politiciens, en l’occurrence du leader de l’opposition, Lalatiana Ravololomanana et le président national du parti Otrikafo, Rajaonah Andrianjaka étaient aperçus devant le camp de la Gendarmerie à Betongolo. A noter également que des mesures de sécurité particulières ont été prises pour sécuriser le lieu. Plusieurs éléments armés jusqu’aux dents ont été postés notamment à l’entrée du camp, mais aussi sur le toit. La question est de savoir si les Forces de l’ordre craignaient une attaque de caserne en vue de forcer la libération de l’ex-membre du CST.
Davis R





