
Le nouveau simple du trio Loharano intitulé « Tandroka » a été dévoilé le 25 mars 2021 sur la plateforme YouTube. Un morceau assez similaire aux précédentes chansons du groupe de rock fusion malgache ; dans le style, dans les arrangements, dans les sonorités, ou dans les paroles. Ceci dit, cela n’a rien de mal, on peut même dire que le nouveau protégé de Libertalia Music a trouvé sa voie et son style. Ce mélange de sonorités heavy metal et de rythmique africaine (malgache) semble fonctionner, du moins du point de vue phonique. Cependant, les paroles sont un peu malencontreuses, avec cette tendance à verser dans des messages pseudos nationalistes qui évoquent une crise identitaire chez les jeunes artistes locaux. Non pas que le message soit mauvais, mais il manque cet éclair de génie dans l’écriture qui aurait pu envoyer le titre droit au cœur de celui ou celle qui l’écoute. Ceci dit, quand on fait l’impasse sur les paroles, la chanson est parfaite pour se secouer la tête durant les deux minutes quarante qu’elle dure.
Production. Il n’y a pas grand-chose à dire concernant le mixage du titre par Rybota Ramalanjaona. De toute manière, c’est une histoire de goût et de couleur. L’omniprésence d’une basse vrombissante accompagnée par des riffs de guitare entêtante permet de se rapprocher d’un son plus traditionnel, ce qui est souvent caractéristique des sons des groupes de nü-métal. Pour la vidéo, c’est Rado Andriamanisa qui a dirigé les opérations. Le clip met en scène les trois membres du groupe dans plusieurs quartiers de la ville, hargneux, déterminés, et porteurs d’une nouvelle vague de rockers prête à en découdre. Avec ce « Tandroka », Loharano à l’instar de The Dizzy Brains et d’autres groupes de la dernière génération de rockers d’Antananarivo, propulse la scène locale vers une autre dimension, loin des rock FM et mous à la Bon Jovi qu’on a eu l’habitude d’entendre durant ces trente dernières années.
Anja RANDRIAMAHEFA