Le combat des journalistes pour la liberté de la presse n’est pas un combat perdu d’avance. Les milliers de signatures collectées devant le « Tahala Rarihasina » témoigne de l’intérêt et du soutien de l’opinion pour cette cause qui mobilise les membres de la presse. Le pouvoir, même s’il a entre ses mains les outils nécessaires pour museler ces journalistes qui se risquent parfois à le défier, doit réfléchir à deux fois avant de sévir.
La liberté de la presse soutenue par les citoyens
8 377 signatures collectées devant le « Tahala Rarihasina ». Le chiffre est éloquent et peut faire réfléchir un pouvoir trop sûr de lui. Il y eut des hommes politiques appartenant à l’opposition, mais ce sont de simples citoyens qui ont formé le bataillon de ceux qui sont venus spontanément exprimer leur opposition à ce code de la communication voulu par le pouvoir. Certes, ces signatures ne peuvent pas forcer ce dernier à revoir sa position et rouvrir le débat, mais ils peuvent exercer une pression morale. Ils montrent qu’une importante minorité de citoyens sont contre le passage en force qu’il a organisé. Ces hommes et ces femmes qui sont venus spontanément pour signer cette pétition sont des personnes qui sont conscientes de la justesse de ce combat pour la liberté de la presse. Ils montrent qu’on ne peut pas impunément faire passer une loi risquant de tuer une profession qui se veut être le garde fou d’un pouvoir tenté de faire des abus. Cette collecte de signatures est une étape importante dans ce bras de fer qui a été entamé depuis un certain temps. Il ne s’agit pas d’une opposition systématique à ce code de la communication, mais de la révision ou du retrait de certains de ses articles qui sont, comme disent les journalistes, « liberticides ». Des ténors de l’opposition ont joint leurs voix à celles de ces derniers. On peut être tenté de dire qu’il s’agit de récupération politique. Mais la cause est juste et dans ce domaine, ils sont des citoyens comme tous les autres.
Patrice RABE