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dimanche, juillet 6, 2025
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Liberté réduite

Marc Ravalomanana est-il libre ou prisonnier ? C’est la grande question qui alimente les conversations du public. La sécurisation que l’Etat lui assure contre toutes les menaces sur sa personne est certainement nécessaire. L’ancien président de la République est entré au pays d’une manière non concertée. Ni la communauté internationale ni le gouvernement n’ont été avertis de son retour  et ont tous été pris de court. Mais ce qui semble avoir fâché les dirigeants, c’est sa conférence de presse quelques heures après son arrivée durant laquelle il a appelé la population à entrer dans l’illégalité alors que le pays a entamé la sortie de crise par des élections démocratiques qui ont permis d’élire le président de la République.

Liberté réduite

          Malgré ce comportement cavalier et provocateur qui a conduit au placement de Marc Ravalomanana en résidence surveillée à Diégo-Suarez, l’appréhension violente par les forces spéciales de l’exilé à son domicile à Faravohitra est largement condamnée au sein du public. Ainsi, le Pr Raymond Ranjeva, juriste international  « condamne les méthodes utilisées  par des éléments de la Gendarmerie »  parce qu’il se rappelle des mêmes traitements qui leur ont été infligés, sa fille et lui en novembre 2010. Il s’agit pour lui d’« actes révélateurs d’une politique et d’une pratique qui portent atteinte aux droits de Citoyen, et qui révèlent la nécessité de guérir notre Nation de ses maux ». La communauté internationale, en revanche, ne tolère pas que l’exilé d’Afrique du Sud soit rentré hors du cadre de la réconciliation nationale. Elle condamne aussi les déclarations provocatrices faites en conférence de l’ancien président de la République. Aujourd’hui Marc Ravalomanana est de retour au pays, mais il n’est plus libre comme en Afrique du Sud dans le pays où il a été exilé pendant cinq ans. Il n’a rien de différent avec tous ceux qui ont été condamnés et assignés à résidence pendant les républiques antérieures.  Même si le président Hery Rajaonarimampianina affirme qu’« il n’a pas été arrêté ni emprisonné », la liberté de Marc Ravalomanana est bien réduite parce qu’il n’a plus le droit de circuler où il veut comme un citoyen libre. Son épouse et son fils qui ont voulu lui rendre visite ont dû subir des « procédures » qu’ils n’ont pas pu surmonter hier au point de reporter à ce jour le voyage pour le Nord du pays. Peut-on encore aujourd’hui parler de l’article 20 de la Feuille de route qui indique un « retour  des exilés  politiques sans condition» ? Toujours est-il que le retour de Marc Ravalomanana  rend les problèmes politiques plus complexes que jamais auparavant. Sa détention en résidence surveillée est-elle la bonne solution  pour éviter une autre crise politique ? Wait and see !

Zo Rakotoseheno

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