28 avril 1948 – 28 avril 2022, voilà 74 ans que le lieutenant Albert Randriamaromanana, condamné à mort par le tribunal militaire de Tananarive, a été exécuté à Ankatso. Chaque année, une cérémonie commémorative est organisée au camp du 1er Régiment militaire à Analakely. Pour cette fois, aucune cérémonie n’est prévue, cela n’empêche pas, toutefois, les responsables du camp, la famille et tous ceux qui voient en ce nationaliste le respect et la reconnaissance, de faire un geste pour marquer la journée. L’intérêt des jeunes sur l’insurrection de 1947 reste encore fort. En revanche, le lieutenant Randriamaromanana reste un grand inconnu et un jeune sur dix a de vagues connaissances à son sujet. En dehors de son rôle un peu controversé durant la nuit du 29 mars 1947, il a une vie marquée par le nationalisme répondant au contexte et à l’environnement où il a vécu.
Engagement. Son engagement politique le rapproche du MDRM, puis du JINA. En juin 1946, il mène une campagne de propagande active, à Fianarantsoa, auprès des soldats malgaches en faveur du candidat Ravoahangy Andrianavalona. Sans adhérer au parti, ses relations avec les membres et leaders MDRM de cette ville n’échappent pas à ses supérieurs. Ce qui conduit à son affectation à Majunga où ses relations avec les militants indépendantistes se poursuivent. Il est contacté par ceux de la JINA, début mars 1947, et se décide à en devenir membre. Il est après obligé de se déplacer dans la capitale. Il a dirigé une réunion le 27 mars 1947 à Tanjombato où l’annulation de l’attaque de la base militaire d’Antananarivo pour sauver les élites malgaches est adoptée. Même si rien ne s’est passé, à Antananarivo, le 29 mars, ni les jours suivants, la justice française l’a néanmoins condamné à mort et il n’a pas bénéficié de la grâce présidentielle. Cette sentence, confirmée par la Cour de Cassation, en novembre de la même année, est mise à exécution, le 28 avril 1948. Le lieutenant était alors âgé de 35 ans.
Julien R.
