
Black Goku, ce groupe de musique indépendant, est la petite surprise de cette année dans le milieu de la musique malgache. « Fiainana », la chanson qu’il vient de sortir sur le label indé Life As Poor Artists, amène des tableaux monochromes inédits dans les oreilles du public.
Pour ceux qui ont déjà eu le plaisir d’écouter des groupes néo-psychédéliques étrangers tels Indian Jewelry, The Black Angels, Dead Mantra et consorts, ils peuvent se faire une idée approximative de ce que propose Black Goku. L’introduction de la chanson annonce du lourd, avec une ligne de guitare distordue et répétitive. Le reste n’est que du psychédélisme à l’état pur, une transe qui pourrait envoyer un certain Ian Curtis directement au tapis. Et pourtant, au milieu de ce rituel traditionnel malgache, hérité ou pas des traditions africaines, hindous ou amérindiennes, la formation nous livre quand même un texte en anglais qui interpelle en guise de couplets. « Fiainana » n’est certainement pas une musique grand public, mais elle vaut le détour pour les curieux et les adeptes d’expérimentation sonore.
Life As Poor Artists. Un nom qui en dit long pour ce label indépendant, littéralement « La vie d’artistes pauvres ». Dans la description donnée sur les réseaux sociaux, le label se dit soutenir les artistes issus du tiers monde. Pour ces derniers, il n’y a plus qu’à travers l’art qu’ils peuvent exprimer de nouvelles idées, écrire l’histoire et évoquer les conditions misérables de la population de cette partie du monde. Ce mouvement, il l’appelle « Afrofuturism ». Actuellement, ce jeune label réunit quatre groupes dont Black Goku, Printsy, Mymen Kaid et Skunky Flexx. Un mouvement à suivre, primo en ligne puisque Fiainana est désormais disponible sur de nombreuses plateformes de streaming.
Anja RANDRIAMAHEFA