Les larmes aux yeux, l’épouse de Jean Marc Koumba a exhorté Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana à laisser de côté leurs orgueils.
Cela fait déjà une semaine jour pour jour que Jean Marc Koumba et les quatre employés de l’Aviation Civile de Madagascar à Antsirabe, soupçonnés d’être impliqués dans le retour en catimini de l’ancien président Marc Ravalomanana ont été placés en garde à vue. Pour la première fois depuis l’éclatement de cette affaire, l’épouse de l’ex-garde du corps, Lila Koumba Randriambololona a décidé de donner sa version des faits. En effet, la conférence de presse qui s’est tenue hier au CLT Tsiadana a été une occasion pour elle de confirmer que depuis l’année 2005 où le régime Ravalomanana a refoulé Koumba du territoire malgache, le contact entre lui et son ancien patron a été coupé définitivement. Une manière à elle d’annoncer que son époux n’est en aucun cas impliqué de près ou de loin dans le retour clandestin de l’ancien exilé politique d’Afrique du Sud. Selon ses dires, « Jean Marc Koumba a tout le temps été présent à mes côtés et n’a quitté notre résidence, l’Hôtel Antsaha à Antsirabe toute la journée du 12 octobre ». Et ce, contrairement à la déposition de deux faux-témoins qui auraient été payés pour accuser à tort l’ancien garde du corps. Ces derniers auraient en effet affirmé dans leur déposition qu’ils ont aperçu Jean Marc Koumba le 12 octobre en train de préparer le terrain d’atterrissage de l’Aérodrome d’Antsirabe. C’est pourquoi, on lui reproche d’avoir aidé au retour en catimini de Ravalo.
3 heures d’audition. On a également appris hier que le 25 octobre, c’est-à-dire, au lendemain de l’arrestation de Jean Marc Koumba dans sa maison qui s’est déroulée sous les yeux de ses enfants de 7 et 4 ans, son épouse, Lila Randriambololona a également été convoquée auprès de la Gendarmerie d’Antsirabe. Durant trois heures d’audition, les enquêteurs l’auraient forcée à accuser son mari et de déclarer que ce dernier a été absent de leur maison pendant un moment le 12 octobre. « Ils avaient déjà des réponses préétablies et mes propos ont été modifiés. J’avais eu l’impression d’avoir été forcée indirectement à affirmer que mon mari a préparé le retour de Marc Ravalomanana », a-t-elle laissé entendre. Pourtant, selon ses dires, comme tous les citoyens, la famille Koumba a appris le retour au pays de « Dada » le lundi 13 octobre à travers des émissions radio. « Je réitère ici que mon mari n’a pas préparé son retour. Il ne l’a également pas accueilli à son arrivée », a soutenu Lila Randriambololona.
Aucun contact. A noter que depuis son arrestation, la famille n’a plus aucun contact avec Jean Marc Koumba, ni d’une manière directe, ni même par téléphone. La famille n’a également eu droit à aucune information officielle émanant des responsables des Forces de l’ordre des autorités. « Nous avons juste appris qu’il entame une grève de la faim et qu’il est poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », a soutenu Lila Koumba Randriambololona. Et d’ajouter que « même l’Ambassadeur d’Allemagne n’a été averti de son arrestation ». Faut-il rappeler que Jean Marc Koumba possède à la fois la nationalité Allemande et Gabonaise. Aucune information relative à son état de santé n’a également été dévoilée. « A chaque fois que nous demandions de ses nouvelles, on nous force à croire qu’il va bien ».
Appel de détresse. Les larmes aux yeux, l’épouse de Jean Marc Koumba a exhorté Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana à laisser de côté leurs orgueils et de songer plutôt à la souffrance de la famille et des enfants de l’ex-garde du corps qui sont contraints depuis une semaine de se séparer de leur père. Un appel de détresse d’une mère de famille qui réclame le respect des droits humains et de la dignité humaine. Elle a aussi supplié l’ancien exilé d’Afrique du Sud à dire la vérité autour de son retour au pays afin de mettre fin aux souffrances de nombreux innocents qui payent pour cette affaire. En tout cas, à entendre les explications de Lila Koumba Randriambololona, les autorités allemandes et gabonaises suivent de près l’évolution de cette histoire.
Davis R