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mercredi, octobre 8, 2025
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Patrimoine : L’immuable et à jour « Ampitapitao »

Les chants lors du rituel « ifugao » des Philippines possèdent des similitudes avec le Vakisôva où le rouge prédomine dans les tenues traditionnelles.

« Ampitapitao » transcende les générations, le défunt Tsilavina Ralaindimby, grand homme de la culture malgache, a composé cette chanson dans les années 70 à l’aube de graves tensions sociales. L’histoire rappelle que le groupe de « vakisôva », Hazo Midoroboka, du quartier d’Ampamarinana de la Haute Ville a démocratisé ce titre culte. « 1972, 1991, 2002, 2009, 2018 et maintenant 2025, c’est en quelque sorte la suite de la lutte inachevée pour la liberté de 1947 », souligne un spécialiste de l’histoire politique malgache. Raison sans doute pour laquelle, « Ampitapitao » reste immuable à tout soulèvement populaire, surtout dans la capitale. Un genre musical historique, pratiqué par la jeunesse pour s’amuser, pour passer un message aux responsables. Un genre qui pouvait et peut avoir des attraits politiques par sa codification en somme. Au-delà des océans, le « vakisôva » possède des similitudes avec les « imene tuki » des îles Cook, les « mele » d’Hawaï, utilisant l’alternance soliste/chœur ; le rythme régulier et l’emphase collective ; mais aussi le « haka » maori dans la rythmique corporelle. Sur le plan technique, l’usage des mélodies modales (échelle à 5 notes en majorité) et des ornements vocaux se retrouvent aussi chez les peuples de l’aire austronésienne. Dans les chants rituels « ifugao » des Philippines, les paroles impriment le rythme du morceau. Tout cela se ressent dans « Ampitapitao ». Les Bantous ont aussi marqué de leurs empreintes le « vakisôva », en enrichissant la texture musicale. Le soutien rythmique dans le « ngoma », le « mbira » chez les Bantous de la côte et jusqu’en Afrique centrale a bonifié la puissance collective du genre malgache. Le déliement de la langue, « vaky ny sôva ka lasa hira » traduira qui pourra, a été fortifié par la poésie arabe. Le « vakisôva » transmet ainsi une convergence, le malgache dans son essence. C’est en somme une convergence de deux civilisations élargies sur au moins trois océans, de la civilisation austronésienne et africaine. Une identité riche et immuable, en musique cela s’exprime mieux.

Maminirina Rado

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