Comme le nom de leur ethnie l’indique, les « Betsimisaraka » sont unis et solidaires entre eux.
Fort de cet esprit d’unité et de solidarité, ils interpellent le président de la République sur le limogeage en série de natifs de la province de Toamasina. En l’occurrence, Johanita Ndahimananjara, Ylénia Randrianarisoa, Paza Didier Gérard, Narson Rafidimanana et Roland Ratsiraka qui ont été limogés tour à tour du gouvernement. Même sort pour Herisoa Razafindrakoto et Pierre Jean Feno qui ont été éjectés de leurs postes respectifs de Directeur de cabinet de la Présidence et de DG du Trésor. Et de citer aussi l’éviction de « l’unique fierté » qui leur restait de la tête d’une société d’Etat implantée à Toamasina.
Préférence régionale. Sans verser dans le tribalisme ou l’ethnicisme par rapport aux compatriotes issus des autres « Faritany », ils préconisent « la préférence provinciale ou régionale » dans la gestion des sociétés d’Etat implantées localement pour ne pas être des « tompony mangataka atiny ». Et d’expliquer que « la jeunesse Betsimisaraka se sent délaissée, ignorée, étrangère dans son propre pays, au point de perdre complètement confiance aux dirigeants ». En premier lieu, au président de la République à qui ils avaient pourtant apporté leur soutien avant de devenir « indésirables aujourd’hui ». Ils demandent au chef de l’Etat s’ils ne méritent pas de prendre part au développement du pays.
Discrimination. Ils, ce sont les membres de « la grande famille Betsimisaraka qui se sent aussi victime de discrimination dans le monde professionnel, y compris dans le secteur privé alors qu’elle regorge de femmes et d’hommes compétents, intègres et patriotes ne demandant que l’opportunité de contribuer au développement de Madagascar ». A l’instar de leurs compatriotes des autres « Faritany ». « Monsieur le Président, qu’est-ce que nous, Betsimisaraka, avons fait pour mériter un tel mépris flagrant de votre part ? », demandent-ils. En rappelant dans la foulée que « ces dernières années, nous Malagasy, originaires de la province de Toamasina, sommes inquiets et affligés du traitement que réservent votre équipe et vous-même à nos sœurs et frères ».
Unité nationale. Ils estiment qu’en sa qualité de Président de la République, ce dernier se doit de « veiller à l’unité nationale et de traiter sur le même pied d’égalité tous les Malagasy, sans distinction ni discrimination ». A cet égard, ils remercient l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina d’avoir proposé une native de la province au poste de ministre de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme. « Au moins, nous avons une porte-parole au sein du gouvernement », font remarquer les représentants des Betsimisaraka qui ne veulent pas se …séparer entre eux.
Recueillis par R. O