La pandémie Covid-19 a non seulement crispé l’économie de la ville, mais a aussi favorisé l’insécurité. Cette peur étrange de sortir le soir, cette peur de quitter sa demeure, cette crainte qui paralyse est réapparue chez les habitants d’Antsiranana. Les « foroches » sont-ils de retour ? Ces trois dernières semaines, les victimes de vols dans les quartiers périphériques de Diégo-Suarez se faisaient entendre. Des petits voleurs de portables sèment le trouble, la peur et l’angoisse. Jusqu’ici, les intendants de la ville n’ont pas encore réagi face à ce phénomène.
Les premiers touchés par le sentiment paralysant de l’insécurité sont ceux qui ont déjà subi des actes de violence. Il y a également ces gens effrayés qui ont entendu des témoignages de personnes victimes de cette violence urbaine.
Les Foroches, ce sont des jeunes âgés de 18 ans appartenant à des gangs de quartiers défavorisés de Diégo. Ils sont souvent munis d’armes blanches telles que les couteaux ou les poignards. Le phénomène « Foroches » est une forme de délinquance urbaine. Notons que la délinquance urbaine est présente dans tous les pays du monde, et elle est caractérisée par l’environnement géographique, social et démographique. Diégo Suarez a connu de tout temps des arrivées d’une population migratoire et d’un exode rural des communes rurales avoisinantes. N’étant pas forcément prête à accueillir de nouvelles populations, la capacité de la ville à résorber la pauvreté connaît actuellement son summum. Une population rurale qui fuit la pauvreté rurale affronte une pauvreté urbaine complètement méconnue. Sous un autre angle, l’extension urbaine aujourd’hui constitue un facteur d’insécurité. L’absorption de l’espace rural par les agglomérations urbaines sans équipements et structures de sécurité tels que les éclairages, rues tracées, postes de police ou de gendarmerie est un facteur favorisant les actes criminels.
Véritable comportement déviant dans la société, le vol relève plus d’un acte de banditisme que de pauvreté.
Iss Heridiny