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dimanche, juin 1, 2025
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Culture politique à Madagascar : L’instinct de survie

Les reptiliens et les caméléons politiques sont ces individus qui savent s’adapter à n’importe quelle circonstance. Souvent, ils sont endimanchés. De beaux parleurs versatiles qui citent aussi bien les versets bibliques que les citations des grands personnages d’antan.

Ce mode opératoire ne remonte pas à hier. Depuis l’époque des royaumes, des personnalités subjuguent les nobles dans le dessein de rester dans la cour. Leur atout est cette manière de jouer avec les mots.  Cela existait depuis la royauté. D’où l’expression   « miova Andriana, miova sata » littéralement autre souverain, autre coutume. « Même au début de la colonisation, c’était les mêmes officiers de l’ancien pouvoir royal qui ont constitué une bonne partie des officiers indigènes de l’administration coloniale, par exemple », s’exprime le jeune historien Alex Randriamahefa.

S’agripper au pouvoir le plus longtemps possible est un don mais pas un délit.  Savoir suivre les vagues est également un talent.  Le Dr Denis Alexandre Lahiniriko, un autre historien avance son avis, « La politique c’est l’art de saisir les opportunités donc les hommes politiques malgaches sont par principe opportunistes… Changer de camp est donc dans leur  sang. Et les questions de principe ne l’emportent pas sur l’importance d’être associé au pouvoir ». Par conséquent, ceux qui sont fidèles à leur conviction sont qualifiés d’extrémistes, de misanthropes.

Ainsi la culture politique malgache suit à la lettre le célèbre adage « Les usages changent parfois avec les rois ». Suite logique, le culte de personnalité gagne de plus en plus d’ampleur, à commencer par l’appellation du chef suprême  : Filoha Hajaina, ou honorable président. Adulé, le maître distingue  les  frotte-manches.

Dans les régions, les choses sont encore plus intéressantes. Les représentants étatiques font en sorte que « tout aille bien », même si l’administration locale s’avère paralysée. Pour leur part, les politiciens voulant des sièges essayent d’évincer les hauts dignitaires dans l’intention de les succéder. Il n’est pas étonnant que les affaires publiques ralentissent dans les provinces…

En somme, le paysage politique à Madagascar est esthétiquement pollué par les politicards eux-mêmes. L’arrogance et la violence symboliques semblent des stratégies efficaces. Il n’y a guère de débat de fond.  Que de palabre ! Une culture politique caméléonesque…

Iss Heridiny

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