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samedi, juillet 6, 2024
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Tabagisme : L’interdiction de toute forme de publicité violée

Une affiche faisant la promotion de la vente de cigarettes à l’unité à côté d’une école à Besarety

En réalisant une enquête autour de 20 écoles dans la région Analamanga, l’association Ny Sahy a fait le constat amer de la violation de l’arrêté ministériel sur l’interdiction de toute forme de publicité en faveur du tabac à Madagascar. 125 points de vente autour de ces écoles affichent des produits du tabac au comptoir.

Les compagnies du tabac ciblent les enfants. C’est le rapport de l’enquête de l’association Ny Sahy autour de 20 écoles dans la région Analamanga qui montre peu de progrès réalisés dans le cadre de la protection des enfants contre le marketing des compagnies du tabac autour des établissements scolaires. « Bien qu’elle soit totalement interdite, la publicité du tabac au moyen d’affiches publicitaires est toujours identifiée dans certains points de vente. Les affiches font la promotion de cigarettes et de produits du tabac sans fumée ou aromatisés ou portent des images ou des slogans ciblant les jeunes », rapporte cette enquête. Selon toujours « Ny Sahy », la publicité en faveur des produits du tabac au moyen d’affiches permet de présenter les produits comme « attrayants » aux jeunes, augmentant ainsi le risque qu’ils aient envie d’essayer le produit et qu’ils deviennent par la suite des consommateurs réguliers de tabac. L’arrêté ministériel n°18171/2003 du 22 octobre 2003, qui interdit toute forme de publicité en faveur du tabac à Madagascar, est régulièrement violé d’après toujours cette enquête du fait que les produits du tabac font l’objet d’une publicité par le biais des affiches publicitaires. La publicité en faveur du tabac se fait également par l’exposition des produits sur et derrière le comptoir.

Visibilité. Autour des 20 écoles enquêtées, 125 points de vente ont été identifiés affichant des produits du tabac au comptoir. Cela représente une moyenne de plus de 6 points de vente par école. De plus, 96 points de vente identifiés présentaient des produits du tabac derrière le comptoir, soit une moyenne de près de 5 points de vente par école. Selon toujours Ny Sahy, la présentation des produits sur le comptoir et derrière le comptoir augmente la perception de la disponibilité et de l’accessibilité des produits du tabac, en particulier chez les jeunes, accroît la reconnaissance de la marque, ce qui augmente les chances d’initiation, et pourrait déclencher des achats impulsifs de produits du tabac.

Recommandations. Après la réalisation de cette étude, cette association n’a pas manqué d’émettre des recommandations à l’endroit des responsables concernés. En premier lieu, il y a l’adoption d’une loi conforme à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) qui est le moyen le plus sûr de protéger efficacement la population contre les méfaits du tabac et de l’industrie du tabac. Il y a également l’interdiction, notamment l’exposition des produits du tabac dans les points de vente, comme le recommande l’article 13 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) et ses directives. Elle recommande aussi la mise en application intégrale de l’arrêté interministériel n°18171/2003 du 22 octobre 2003 qui interdit toute forme de publicité en faveur du tabac.

Narindra Rakotobe

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