
Madagascar dispose d’une liste de maladies professionnelles, elle existe depuis les années 1960 et a besoin d’être adaptée à la réalité actuelle.
La liste des maladies professionnelles ne correspond plus au contexte socio-sanitaire qui prévaut à Madagascar. C’est ce qu’on peut comprendre des propos de Jerson Razafimanantsoa, directeur général du travail et des lois sociales auprès du ministère du Travail, de l’Emploi, de la Fonction publique et des Lois sociales dans le cadre de la célébration de la journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail hier. Une opportunité qui a permis de comprendre les enjeux pour le pays d’une liste bien définie de maladies professionnelles mais également de souligner l’importance de la mise en place d’un système de Sécurité et Santé au travail fort et résilient. Dans cette optique, Madagascar a initié depuis l’année 2019 la mise à jour de sa « liste des maladies professionnelles ». « Une initiative a été menée durant la conférence inter africaine de prévoyance sociale organisée à Madagascar », explique le directeur général du travail et des lois sociales. Avant de noter « On a ainsi déterminé durant cette conférence toutes les pathologies devant être intégrées dans la liste des maladies professionnelles à Madagascar ».
Question. L’initiative est actuellement en stand by à cause de la situation épidémiologique que traverse le pays. « La validation des recommandations de cette conférence aurait dû être effectuée en 2020 mais compte tenu de la situation dans laquelle le pays s’est trouvée depuis, cela ne s’est pas fait ». La mise à jour de la liste des maladies professionnelles comporte divers avantages si l’on s’en tient aux explications du directeur général du travail et des lois sociales. « Les maladies professionnelles font partie des risques sociaux. En ce sens, elles sont prises en charge par la caisse nationale de prévoyance sociale ou Cnaps ». Cela est une bonne chose pour les travailleurs et constitue également une avancée majeure dans la lutte pour le travail décent. L’idée d’intégrer la Covid-19 dans la nouvelle liste des maladies professionnelles a également été avancée durant la journée mondiale pour la Sécurité et la Santé au Travail d’hier. «Cela va nécessiter de profondes réflexions. Il faudrait dans ce cas effectuer une étude de causalité entre la Covid-19 et un travail précis », note Jerson Razafimanantsoa. Si l’idée semble difficile à réaliser, l’intégration de la Covid-19 dans la liste des maladies professionnelles pourrait être bénéfique pour certains types de travailleurs tels que le personnel soignant.
José Belalahy