Pour cette élection, 10 280 électeurs sont ajoutés sur le registre électoral. Ce qui fait que l’électorat inscrit sur les listes électorales passe de 9.903.319 à 9.913.599.
C’est ce qui a été informé par la Ceni (Commission Électorale Nationale Indépendante), hier, à travers son vice-président Hervé Philibert Andriamanantsoa, à Alarobia, lors d’un point de presse qui devrait commencer à neuf heures mais qui a connu un retard d’une heure. Selon lui, « 28.169 citoyens répartis dans 67 districts sur les 119 » faisaient partie de ce que l’on appelle « électeurs omis ». L’article 23 de la loi n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendums en donne une définition précise : « Le citoyen qui a effectivement accompli la procédure d’inscription sur la liste électorale mais dont le nom n’y figure pas en raison d’une erreur purement matérielle est qualifié d’omis de la liste électorale ».
Réclamations. Toujours selon les explications du vice-président, des réclamations ont eu lieu de la part de ces électeurs omis. Ce qui a poussé la Ceni à prendre des mesures. « Nous avons demandé une décision de la part de chaque président des Tribunaux de Première Instance concernés pour intégrer les électeurs omis. Après constatation et études des cas, les présidents ont sorti leur décision. Cela a permis d’intégrer 23.159 électeurs omis », a informé Hervé Philibert Andriamanantsoa. Mais ce n’est pas tout. « Actuellement, après l’opération de dédoublonnage, nous arrivons à 10 280 électeurs de plus ; soit 12.870 doublons », a-t-il poursuivi. En conséquence, l’électorat, pour la présidentielle de cette année, passe de 9.903.319 à 9.913.599.
Réflexions. Depuis hier, les réactions ont plu. La Ceni est, en l’occurrence, fustigée ou accusée (c’est selon) par bon nombre d’observateurs, de fomenter un micmac politique tendant à gonfler les listes électorales et y inclure des électeurs fictifs. Nous nous sommes, par ailleurs, interrogés pourquoi à deux mois du premier tour de la présidentielle, le 7 novembre, la Ceni décide enfin de considérer le cas de ces électeurs omis alors que la clôture définitive des listes électorales a eu lieu le 15 mai dernier. La question a été posée au président de la Ceni, Hery Rakotomanana, hier au téléphone. « Effectivement, la clôture définitive des listes électorales est prévue le 15 mai. Mais, entre-temps, nous avons effectué diverses réflexions par rapport au cas des électeurs omis. Nous nous sommes demandé ce que nous devons faire. Est-ce qu’il faut ouvrir les listes électorales momentanément ou serait-il mieux de rester inerte ? La démarche selon laquelle il faut ouvrir les listes n’a pas abouti. Et donc, nous avons eu recours à l’article 42 de la loi sur les élections. Quoi qu’il en soit, la Ceni assume les critiques qui vont à son encontre dans la mesure où tout ce qui touche le domaine électoral est extrêmement sensible. Aussi faut-il savoir que la commission électorale respecte la transparence et le droit positif », confie-t-il. Pour information, cet article 42 dispose que « sauf modifications ordonnées par le Président du Tribunal de première instance, le Registre électoral national arrêté définitivement le 15 mai de l’année est le seul valide pour toutes les opérations électorales de l’année en cours et il demeure valide jusqu’au 15 mai de l’année suivante ».
Vérifications. Par ailleurs, Hervé Philibert Andriamanantsoa a fait savoir, par le même point de presse, que « les listes électorales seront remises au niveau des Fokontany à partir de la semaine prochaine ». Cela va permettre à tous les électeurs de « vérifier » leurs noms. Néanmoins, et il faut le souligner qu’« aucune inscription ne sera effectuée, aucune modification n’aura lieu. Il n’y a que les vérifications qui peuvent être observées », a-t-il précisé. Nous notons au passage que beaucoup d’insatisfactions sur l’inscription surgissent justement. « Je reconnais que ce n’est pas facile d’assurer entièrement l’exactitude des listes électorales », a laissé entendre Hery Rakotomanana, « mais la Ceni, mettant en exergue la transparence, fait de son mieux pour gérer ce processus difficile ». Dans cette même optique d’idée, l’Oif (Organisation Internationale de la Francophonie) effectue déjà l’audit international de ces listes. « Les experts vont observer l’état des listes, constater et avancer des recommandations qui vont améliorer les prochains processus électoraux. Mais je réitère, avec les listes électorales actuelles, aucune modification ne sera effectuée », conclut le président de la Ceni, Hery Rakotomanana.
Aina Bovel