Outre les raisons d’ordre juridique, les problèmes agricoles constituent les premières sources de situation de litige foncier dans le district de Maroantsetra.
A vocation agricole comme la plupart des communes du pays, Maroantsetra dispose de terres arables. Des problèmes qui ne permettent toutefois pas à la population d’exploiter ces richesses. La raison n’est toute autre que le manque considérable de compétence et de savoir-faire des agriculteurs qui est lui-même causé par l’insuffisance de techniciens agricoles devant assurer l’appui technique et l’encadrement desdits agriculteurs. Une situation déplorée par le chef de District de Maroantsetra qui a affirmé qu’il n’existe qu’un « seul technicien agricole dans les districts de Maroantsetra et de Mananara-Nord ». Ce qui expliquerait la difficulté d’approvisionnement en produits tels que le riz dans les deux districts. Ladite difficulté ayant également pour cause le mauvais état de la RN5 et la difficulté d’accès en mer ou encore par voie aérienne. Par ailleurs, « les problèmes liés à l’agriculture seraient également la source des situations de litige foncier dans ledit district », d’après toujours le chef de District. Avant d’ajouter que le district de Maroantsetra « fait partie des trois premiers districts où l’on rencontre le plus ces situations ».
Interventions. L’enclavement des communes rurales constitue les blocages à la résolution des conflits selon le chef de district. « Le mauvais état de la rn5 et la difficulté d’accès via la mer causée par le manque de moyen mais surtout les aléas climatiques constituent des freins aux interventions des forces de l’ordre mais aussi des techniciens agricoles pour régler les situations », a-t-il lancé. Avant d’expliquer que cette même « situation (d’enclavement) est perçue par une partie de la population locale comme moyen permettant de s’accaparer des terrains d’autrui ». Par ailleurs, le district affiche un manque considérable d’éléments des forces de l’ordre dépêchés dans les communes. En effet, selon un gendarme sur les lieux, la compagnie territoriale de la gendarmerie nationale de Maroantsetra ne disposerait que de trois officiers et quatre gradés supérieurs tandis que la brigade de la gendarmerie ne compterait que onze effectifs. Ce qui fait en tout et pour tout 18 éléments (dont deux femmes) pour un district d’une vingtaine de communes.
José Belalahy