Un litige foncier a abouti à un enclavement total d’une zone d’exploitation commerciale et à une destruction de biens à Ambohibao Antehiroka. Les victimes et les habitants riverains dénoncent un abus d’autorité.
Alors que l’affaire est encore en cours au tribunal, l’une des parties, accompagnée d’une cinquantaine de personnes ont procédé à la démolition de constructions et a clôturé la zone incluant la servitude de passage. « Le 25 juin dernier, un certain M. Solofo est venu avec des gendarmes et près de 50 personnes pour démolir une partie des bâtiments sur les lieux dont certains sont des magasins de stockage. Outre les destructions, des marchandises ont été perdues, mais nous n’avons pu rien faire. Ensuite, le jour même, ils ont construit une nouvelle clôture qui a complètement enclavé la zone. Quatre opérateurs avaient des exploitations économiques sur les lieux où il n’y a désormais aucun accès. Les trois locataires ont dû délocaliser leurs activités mais le quatrième qui est propriétaire a simplement cessé ses activités commerciales », a témoigné Didi Razafimanantsoa, un riverain également parmi les responsables de la sécurité sur les lieux.
Abus. Pour sa part, le maître Tahiana Rakotondravony a noté que des interventions de haute personnalité ont été découvertes dans cette affaire. « L’histoire a commencé il y a neuf ans. Les quatre parcelles appartiennent à M. Thierry. Deux de ces parcelles ont fait l’objet de donation à mon client, M. Njaka. Un accord a été fait, comme quoi, ce dernier est désormais propriétaire des deux parcelles, et peut également exploiter les deux autres qui font encore l’objet d’un conflit au tribunal, contre la banque BOA. Or, en juin dernier, une personne dénommée M. Solofo est arrivée se disant propriétaire des lieux. Une autre affaire a été lancée au tribunal. Comme il y a déjà des procédures de fonds, le tribunal de référé s’est déclaré incompétent. Mais M. Solofo a réussi à avoir une ordonnance sur requête pour le traçage du terrain. Cette ordonnance ne devrait pas être valable suite à l’ordonnance de référé déjà proclamée. Mais il nous l’a présentée le 25 juin à la veille d’un long week-end. Nous n’avons pu faire opposition que le 29 juin, mais entre temps, des démolitions et des constructions de nouvelles clôtures ont été faites. Nous avons porté plainte mais avec l’intervention de personne haut placée, cela n’a abouti à rien même si les mercenaires de M. Solofo ont fait des aveux. Aujourd’hui, nous craignons que notre guerre ne soit perdue d’avance. Les interventions de ce genre contre la justice est pour nous une violation des droits de l’homme. Les citoyens n’ont plus les mêmes droits », a déclaré l’avocat de la victime. L’affaire reste à suivre.
Antsa R.