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dimanche, juillet 6, 2025
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Littérature : Hanitr’Ony Salomon, « la langue malgache à sa place sur la scène mondiale »

Hanitr’Ony Salomon est l’une des ambassadrices de la littérature malgache à l’extérieur.

Elle est la petite fille d’un grand écrivain malgache du XXème siècle. Militante culturelle et défenseure de la tradition malgache, Hanitr’Ony ou Hanitra Salomon est une poétesse et écrivaine depuis plus de trente ans maintenant. Spécialiste des langues malgache, française et anglaise, elle écrit principalement en malgache et œuvre pour la promotion de la langue de Rabearivelo à travers la littérature, la musique et d’autres formes d’art. Interviewée, l’auteure de Mitempo-tempo parle de son engagement. 

Vous résidez en France, avez-vous des relations avec les écrivains malgaches de Madagascar ? Avez-vous déjà présenté votre œuvre à Madagascar ?

« J’ai collaboré avec plusieurs écrivains dans des associations comme Faribolana Sandratra et Havatsa-Upem (Union des Poètes et Écrivains Malagasy) en tant que membre. Il y a 15 ans, j’ai fondé à Paris la Section France de Havatsa-Upem avec 9 autres poètes qui habitaient dans l’Hexagone. Depuis, je travaille avec plusieurs associations et institutions pour poursuivre cette mise en valeur continue, en réalisant diverses manifestations en Europe ».

« Deux fois une » a déjà été présenté à Madagascar à sa parution en 2016, en même temps que les « Chants Capricorniens » de mon grand-père Dox, sortis la même année à Paris. C’est un recueil de poésies illustré par des dessins de Tracy M. Mes textes et les dessins interagissent dans la première partie, et des sélections d’œuvres de poètes malgaches (comme DI…, F-X Mahah, Ener Lalandy, Dox, Hajaina, Tahirintsoa, Ny Avana Ramanantoanina…) et d’autres pays (tels que Léopold Sédar Senghor, William Shakespeare, Louis Aragon, Victor Hugo, Arthur Rimbaud, Guillaume Colletet…) sont traduites en français pour les premiers et en malagasy pour le reste. Le tout parle de cette Muse secrète de tous les poètes qui est présentée sous toutes ses facettes : La Femme. Ce livre est en vente chez L’Harmattan et est consultable à la bibliothèque de L’Institut français de Madagascar (IFM), au siège de l’Havatsa-Upem ou à la Bibliothèque nationale à Antananarivo.

Vous œuvrez pour la reconnaissance de la littérature malgache. Combien de livre avez-vous déjà publié ? 

J’ai publié plusieurs ouvrages collectifs et deux ouvrages en malgache (« Bitsik’Ony » et « Tsirin-kalokalo ») avant de publier « Deux Fois Une » aux Éditions Sépia à Paris en 2016. Ma dernière parution, « Mitempo-Tempo », fin 2019, est de chez RanjaSoa Publishing qui œuvre pour la promotion de la littérature malgache depuis Washington. Avec les fondateurs de cette Maison d’édition, je fais partie des bénévoles réalisateurs de Takelaka Tsara Soratra, une revue littéraire malgachophone qui a maintenant quatre numéros édités depuis 2017.

Quel est le message dominant dans votre œuvre Mitempo-tempo ? 

« Mitempo-Tempo », présenté fin 2019 à Paris par P’Art Île Madagascar qui est une association de promotion de l’art et de la culture de la Grande Île, contient des œuvres de Hanitr’Ony traduites. Ce recueil bilingue « dépeint comme une fresque cosmopolite les pensées qui rythment le cœur de l’homme, cœur qui bat, cœur qui peut chanter sur un tempo toujours nouveau ». Tous les thèmes de la vie et de la belle aventure humaine liée à l’Autre et à la Terre y sont traités. Le choix du titre joue sur la proximité entre « Mitempo » qui est un mot malgache exprimant le battement du cœur et « Tempo » qui veut dire rythme en français, pour montrer que dans l’une comme dans l’autre langue, il s’agit aussi de vie et de musique. Ce livre est en vente à la Librairie Prediff, des Editions Jeunes malgaches à Ambatovinaky, 51 rue Tsiombikibo Antananarivo.

Selon vous, la langue malgache a-t-elle sa place sur la scène mondiale ?

je tiens à remarquer que malgré le manque de moyens et de politique du livre à Madagascar, les écrivains, les éditeurs, les lecteurs, les particuliers, les associations et les institutions collaborent ensemble pour faire fleurir au mieux ce domaine porteur de développement qui est un pilier de la connaissance, de la culture et de l’éducation pour un pays. Madagascar a bien sa place de par sa langue et sa littérature sur la scène du monde, et nous autres les auteurs, œuvrons pour ce partage.

Propos recueillis par Iss Heridiny 

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