Les poèmes de Zara Ainga et TsyAvahana Rahely veulent sortir des sentiers battus. Au-delà des poètes, ces deux acolytes annoncent les prémices d’une génération de poètes romantiques.
Les deux poètes se lancent en indépendants, Zara Ainga et TsyAvahana Rahely, ont proposé un après-midi assez sage hier au Cemdlac Analakely. Deux jeunes qui ont plongé dans l’autoproduction sans sortir la litanie défaitiste de la difficulté de sortir un livre « Sakamalao sy havozo ». « En fait, c’était pas trop difficile. Bien que nous ayons suivi des démarches normales. C’est faisable », avance Zara Ainga. Au-delà de leur qualité littéraire, c’est surtout l’initiative de défier toutes les difficultés qui se ressent chez ces manieurs de rimes.
«Pour le prix, il se situe dans une fourchette comprise entre 4.000 et 5.000 ariary l’unité. Pour l’instant, nous espérons vendre toute la production. Ensuite, nous imprimerons selon la demande », ajoute Zara Ainga. Dès lors, les deux acolytes n’ont pour l’instant produit que 50 recueils. Au Cemdlac, le public a répondu présent. D’autant qu’une initiative en « solo », sans la couverture des associations de poètes, est assez délicate à négocier. Mais Zara Ainga et TsyAvahana Rahely veulent tenter leur chance.
Investir et rimer. Durant leur représentation, un travail en duo, les deux poètes ont parlé d’amour et de regrets. « Il y a l’amour, mais également, les mots non maîtrisés durant les périodes difficiles », met en avant Zara Ainga, avec un ton quelque peu amusé. « Parler du beau sentiment, c’était mon choix. Ce n’est pas pathétique ni dépassé d’être blessé en amour. Quelque soit la période, cela arrive tout le temps. Moi personnellement j’ai été déçu en amour. L’amour est intemporel », soutient Tsy Avahana Rahely. Dans « Vitako ny zanako », s’aimer peut aussi dans le cas échéant signifier se séparer. Dans une écriture déchirante, la déclamation des deux poètes fait vibrer toute la salle. Tandis qu’avec « Malalanao manoratra », l’affection jouissive est l’essence de la séduction. Sans verser dans le pathétique, mais quelque peu répétitif dans le cheminement sentimental, Zara Ainga et Tsy Avahana Rahely ont prouvé que le romantisme n’est pas encore mort. Comme invités, les deux poètes ont reçu Nina, Schimina et Nianjara Masoandro.
Maminirina Rado