Antananarivo et les zones environnantes font face depuis quelques années à une crise de l’eau qui semble s’aggraver, en attendant la concrétisation des projets de rénovation des infrastructures du réseau de distribution.
La crise de l’eau persistante à Antananarivo et ses environs contraint les usagers à recourir à des solutions alternatives. Les possibilités de creuser des puits ou de recourir au forage d’eau étant extrêmement limitées, voire impossibles en pleine ville, la seule option qui reste aux consommateurs est la livraison d’eau potable à domicile. Le service le plus courant est la livraison de bidons d’eau de 20 litres, puisée auprès des bornes fontaines encore alimentées, tandis que les consommateurs ayant un besoin plus élevé, au-delà d’un mètre cube par livraison, préfèrent opter pour la livraison d’eau via des citernes. Il s’agit, pour la majorité, d’une eau issue d’un forage privé situé en périphérie. A défaut d’un camion-citerne, l’eau est transportée à bord de camions où sont installées des citernes à usage domestique, assurant ainsi une livraison de plusieurs milliers de mètres cubes par tournée. Un service dont le coût n’est pas à la portée de la majorité des consommateurs. Compter environ 70 000 ariary le mètre cube livré à domicile. Les prestataires sont munis de pompes électriques permettant de transvaser l’eau dans un contenant situé en hauteur.
Potabilité
Depuis l’aggravation de la crise de l’eau dans la capitale, les demandes auprès de ces prestataires privés sont en augmentation. Plusieurs tournées par jour sont programmées. Toutefois, les consommateurs recherchent une garantie quant à la potabilité de l’eau livrée. Raison pour laquelle les prestataires font de la potabilité un argument de vente en assurant que l’eau qu’ils livrent fait l’objet d’une analyse bactériologique régulière auprès d’un laboratoire reconnu. En dépit du coût élevé des livraisons d’eau en citernes, les prestataires n’ont aucune difficulté à remplir leurs carnets de commande. Faut-il rappeler que la crise de l’eau touche quasiment tous les quartiers d’Antananarivo et des périphéries, sauf quelques rares exceptions. En fonction des localités, les installations des consommateurs ne sont alimentées que tard dans la nuit, et seulement pour quelques dizaines de minutes, tandis que pour d’autres, pas une seule goutte d’eau n’est sortie des robinets depuis des mois, voire quelques années.
Hanitra R.
