Vaste chantier qu’est la langue malgache, surtout que d’en faire l’historiographie. Cette mission, le livre « Ny loharano nipoiran’ny teny malagasy », présenté hier au Canal Olympia Andohatapenaka, l’a tentée. En ce mois de juin, mois de la langue malgache. Edité par le ministère de la Communication et de la Culture, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy a tenu à préciser que le contenu est le résultat de « recherches effectuées par les chercheurs ». Pour rappel, le livre du même acabit, sur les origines du peuplement de Madagascar a généré la levée de bouclier de la communauté scientifique malgache. À en croire les pages de « Ny loharano nipoiran’ny teny malagasy », plusieurs spécialistes en ont des parties prenantes. Le « cadre scientifique » a été délimité par le Pr Narivelo Rajaonarimanana, un académicien, Sylvie Fanjanirina Rakotoalison, maître de conférence, Harilala Ranjatohery, vice–président de l’Académie malgache… des noms qui apportent du crédit aux écrits dans ce livre. « Cela fait plus de deux ans que nous le concoctons », a précisé la ministre. Il faut l’admettre, l’ouvrage a la validité d’un « livre de science ». Voire de culture générale, puisque jusqu’à preuve du contraire. La bibliographie inclut des portails comme « wikipedia », dédiés plutôt aux travaux de groupe en primaire. Un travail co-dirigé par Bakolalaina Andriamifidy, directeur de la promotion de la langue malgache au sein du ministère. Plus d’une quinzaine de personnes ont ainsi travaillé pour les plus de 150 pages, organisées en trois parties. La première évoque la « grande » famille d’appartenance de la langue malgache, l’aire austronésienne. La deuxième expose l’apport des autres cultures, civilisations et migrations qui ont enrichi le malgache : africaines, arabes, européennes et d’autres. Et la dernière retrace l’histoire de l’écriture malgache.
Maminirina Rado