L’atmosphère politique actuelle est à l’image du climat qui règne en ce moment sur la Grande Ile. C’est un avis de gros temps et de fortes turbulences qui est annoncé avec la rentrée, ce soir ou demain matin, du cyclone Enawo dans le Nord-Est de l’île. A l’approche des élections présidentielles de 2018, les candidats et leurs partisans font monter la pression et quoiqu’ils s’en défendent, sont en train d’instaurer une certaine tension faisant craindre le pire lorsqu’arrivera l’échéance.
L’obligation d’instaurer un climat de sérénité
Le HVM prépare activement l’élection présidentielle de 2018 et les réunions des militants des différentes sections en province se terminent toujours par l’indéfectible soutien de ces derniers à Hery Rajaonarimampianina dont ils sollicitent la candidature. Bien qu’ils s’en défendent, les dirigeants de ce parti pensent à une disqualification des deux principaux rivaux de leur poulain. Ils répètent qu’ils n’ont jamais parlé de ce fameux « ni…ni » qui occupe tous les esprits, mais que c’est la loi qui fixe les règles de cette élection. Du côté des partisans de Marc Ravalomanana, le ton monte également. Les tournées de l’ancien président en province se déroulent dans une atmosphère enfiévrée. Ce dernier enflamme son auditoire qui se dit prêt à entrer en résistance si on empêche sa candidature. Le paroxysme a été atteint à Antsirabe où le slogan « premier tour dia vita » a été lancé. Du côté d’Andry Rajoelina et du MAPAR, aucune déclaration publique n’est faite, mais l’entourage du président de la Transition ne mâche pas ses mots. Les sympathisants du mouvement ne cachent pas leur désir de revanche. Il est peut-être temps de lancer un appel à la raison et de demander à tous de ne pas se laisser déborder par la passion. La longue crise que les Malgaches ont vécue de 2009 à 2013 est encore présente dans les esprits. L’ambition légitime des uns et des autres ne devrait pas les faire déraper. Nos concitoyens aspirent à une certaine sérénité et ce sont ces hommes politiques qui devraient en donner l’exemple.
Patrice RABE