Malgré les polémiques qui ont engendré la session budgétaire, la Loi de Finances Initiale 2016 a été adoptée sans amendement hier à l’Assemblée nationale. Sur les 97 députés présents à Tsimbazaza, 95 ont voté pour le projet de loi n°040/2015 portant loi de Finances 2016, tandis qu’un seul parlementaire, à savoir, le député de Soatanana, Jaona Ratefiarivony, élu sous les couleurs de l’Association « Sambo Fiaran’i Noé » a voté contre. De son côté, le député de Tana IV, Rahasimanana Paul Bert (Rossy) a opté pour le vote blanc. En quelque sorte, Rossy n’a pas respecté les consignes de son parti. Il convient de noter en effet que tous les groupes parlementaires existant à la Chambre basse ont voté la loi de Finances, y compris le MAPAR de l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina. La députée d’Ambatofinandrahana, Christine Razanamahasoa a toutefois émis des réserves. « Cette loi de Finances ne constitue pas une garantie pour le développement de la Nation, cependant nous avons décidé de l’adopter pour l’apaisement et pour les intérêts supérieurs des Malgaches », a-t-elle déclaré.
Réticence. Le TIM de l’ancien président Marc Ravalomanana a également exprimé une réticence par rapport à cette LFI 2016. D’après le député de Tana II, Guy Rivo Randrianarisoa, « cette loi ne satisfait en aucun cas les attentes de la population ». Le Questeur numéro 2 de la Chambre basse a profité de son intervention pour interpeller le ministre des Finances et du Budget, Rakotoarimanana Gervais par rapport aux budgets « trop exorbitants » de la Présidence et du Ministère chargé des Projets présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement. Il a également dénoncé la corruption autour du vote de cette LFI 2016. Guy Rivo Randrianarisoa a cité notamment les différentes réunions secrètes entre des membres de l’Exécutif et certains députés depuis lundi soir. En quelque sorte, les députés ont voté le projet de loi contre leur gré. Un coup de baguette magique de l’Exécutif en sorte. A noter que la rencontre prévue entre le président Hery Rajaonarimampianina et le Bureau permanent n’a finalement pas eu lieu. En tout cas, si l’on se réfère au résultat, le projet de boycott annoncé depuis quelques semaines par les députés est donc tombé à l’eau. Bon nombre d’observateurs estiment que c’était uniquement un moyen utilisé pour surenchérir et de mettre la pression sur l’Exécutif à propos des multiples revendications des députés. Pourtant, le ministre Rakotoarimanana Gervais a campé jusqu’au bout sur ses positions. « En cette période où le pays rencontre des difficultés financières, il n’est pas question d’offrir des véhicules 4×4 aux parlementaires », a-t-il soutenu. Par ailleurs, le Fonds de Développement Local par district est maintenu à 200 millions d’Ariary.
Davis R
