
Pour une première intervention devant les députés, c’était plutôt une prestation réussie pour la ministre de l’Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison qui a présenté, hier à l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances initiale pour 2022.
Une présentation courte et concise qui a en tout cas convaincu les élus de la Chambre basse qui vont plancher sur un PLFI censé être celui de la relance post-Covid.
Performances
Une relance qui va notamment se traduire par une projection à la hausse des recettes publiques. En effet, la prévision des recettes fiscales intérieures est estimée à 4 219 milliards d’ariary, soit une différence de 732,16 milliards (21%) par rapport à 2021. Ce qui représente 57,93% des recettes fiscales totales. En ce qui concerne les recettes douanières, elles devront atteindre 3 063 milliards d’ariary dont 73% proviendront des importations de marchandises non pétrolières et 27% des importations de produits pétroliers. Ces performances trouvent notamment leurs sources dans la hausse significative des importations tirée par la relance post-Covid. Elles seront également tirées des grands projets d’investissement public, des mesures d’appui au secteur social dans le cadre de la stabilisation des prix des produits de première nécessité, du renforcement des contrôles douaniers, de la maîtrise de la valeur en douane, de l’alignement du tarif à la politique tarifaire douanière et la régularisation des arriérés sur les importations effectuées par le secteur public.
Regain de confiance
Lors de son intervention hier à l’Assemblée nationale, la ministre de l’Economie et des Finances a notamment expliqué que la LFI a été élaborée conformément à la nouvelle structure gouvernementale qui comporte 4 nouveaux ministères, 3 nouveaux vice-ministères et un nouveau secrétariat d’Etat. La LFI traduit également un regain de confiance pour la relance. En effet, la fin de l’état d’urgence sanitaire va jeter les bases pour consolider la reprise économique en 2022. Le gouvernement compte renforcer cette dynamique en mobilisant les ressources nécessaires pour la concrétisation des projets d’investissements structurants répartis dans toute l’île. Une attention particulière est accordée aux projets en faveur de l’émergence des régions du Sud. La ministre de l’Economie et des Finances a, par ailleurs, annoncé les grandes lignes des programmes d’investissements publics pour l’émergence selon les promesses présidentielles. On peut citer, entre autres, la construction de nouveaux CSB et hôpitaux, le recrutement de personnel médical, la construction de bâtiments scolaires et le recrutement de personnel enseignant. En matière de projets d’accès à l’eau, on peut notamment citer la construction du pipeline dans le Sud, l’acquisition de camions de forage, ainsi que la mise en place d’une usine de construction de tuyau. Le secteur infrastructure ne sera pas en reste avec les grands projets routiers, le projet de train urbain ainsi que les centrales électriques hybrides.
Secteur social
En matière de dépenses, les priorités seront données au secteur social dont les budgets ont augmenté. La crise de la Covid-19 a démontré l’importance du renforcement du secteur social à travers les transferts monétaires et les aides en nature, la réduction des disparités en matière d’accès aux services de base comme l’éducation et la santé, notamment pour les femmes et les enfants. Les efforts de l’Etat en matière de renforcement du maillage territorial des structures sanitaires (hôpitaux et CSB) se poursuivront et iront de l’amélioration de leur plateau technique au renforcement du personnel de santé. Similairement, la construction des écoles publiques et le recrutement des enseignants se poursuivront. Par ailleurs, pour soutenir le pouvoir d’achat de la population, l’Etat poursuivra ses actions pour assurer l’approvisionnement des marchés en produits de première nécessité, à des prix abordables.
R.Edmond.