
Le projet de loi de finances initiale 2026, perçu comme un budget de refondation, a été adopté hier à l’Assemblée nationale avec 84 députés présents. Des amendements ont été apportés, mais les orientations, les priorités et la politique budgétaire sont maintenues.
Un budget de sobriété qui priorise les aspirations du peuple malgache, mais qui favorise également le secteur privé. C’est dans cette optique que le projet de loi de finances initiale (PLFI) 2026 a été présenté au niveau de l’Assemblée nationale, par le ministère de l’Économie et des Finances (MEF). Hier, au terme de deux jours de débats en séances plénières, ce projet de loi a été voté avec 24 amendements, en présence de 84 députés. Ce texte, porté par le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison, se veut à la fois un budget de refondation, un instrument de soutien au pouvoir d’achat et un catalyseur de croissance économique. « Ce PLFI est fait pour répondre aux aspirations du peuple, surtout en ce qui concerne l’eau et l’électricité, le soutien au pouvoir d’achat d’où la détaxation du riz et les mesures favorables pour les intrants agricoles, les équipements pour énergie (panneaux solaires et accessoires) », a expliqué le ministre. Dans la droite ligne de sa doctrine – « chaque ariary dépensé doit avoir un impact, soit sur la qualité de vie du peuple, soit sur la croissance économique » – le Gouvernement réoriente les dépenses de fonctionnement vers l’investissement, avec un recentrage sur six priorités : énergie, eau, santé, éducation, emploi et solidarité nationale.
Priorisation
Sur le plan social, le PLFI 2026 renforce les moyens des ministères clés : 89 milliards d’ariary d’investissements pour la Santé, incluant la revalorisation des indemnités de risques, le maintien des transferts aux CSB et 500 postes budgétaires ; 75 milliards pour le MEN et 34,5 milliards pour le MESupReS, avec à la clé 9 000 nouveaux postes pour l’Éducation et 100 pour l’Enseignement supérieur. L’emploi et l’entrepreneuriat bénéficient également d’un coup de pouce, avec 30 milliards d’ariary pour le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et 200 recrutements, complétés par les actions du ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur privé. Pour les députés présents à la séance plénière, les 24 amendements traduisent un double mouvement : protection du pouvoir d’achat et élargissement maîtrisé de l’assiette fiscale. Parmi les mesures phares qu’ils ont réclamées figurent la détaxation du riz importé dit de luxe, des ajustements sur les carburants – baisse de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) sur le gazole, exonération de TVA sur le pétrole lampant – et des allègements sur certains intrants agricoles et équipements liés à l’énergie. À l’inverse, la TVA est maintenue sur le blé, la fiscalité foncière est réorganisée (rôle de la DGI et des communes) et les droits de visa sont revus à la hausse, dans une logique d’accroissement des recettes.
Approuvé par le peuple
Pour rattraper la baisse des recettes engendrée par les allègements fiscaux en faveur des secteurs prioritaires, le MEF entend également renforcer la lutte contre les fraudes fiscales et douanières, en s’appuyant sur la digitalisation. Des mesures adoptées, pour répondre aux attentes de la population. « Il faut respecter les revendications du peuple, mais il faut également soutenir le secteur privé. Nous devons donc chercher le bon équilibre », a insisté Dr Ramiarison, rappelant que la Refondation et la croissance doivent être financées par un État aux recettes mieux sécurisées. Le ministre souligne enfin que le PLFI 2026 a été remis à temps au Parlement « pour que les députés puissent l’examiner » et que la loi de finances « convienne aux aspirations du peuple, mais ne soit plus imposée de manière indirecte ». Dans cette perspective, des Assises nationales pour la relance économique seront organisées prochainement pour prolonger le dialogue avec les acteurs économiques et sociaux.
Antsa R.





