
La loi de finances rectificative est actuellement examinée par les députés. Normalement le vote aura lieu demain.
Une loi de finances de crise. La loi de finances rectificative 2020 l’est avec un taux de croissance fortement revue à la baisse. En effet, par rapport aux prévisions macroéconomiques, la LFR 2020 table sur un taux de croissance de 0.8%, soit 4.7 points en deçà du baseline de la LFI 2020 qui était de 5.5%.
Effets conjugués
Une révision de croissance consécutive, aux « effets conjugués des inondations du début de l’année et de la pandémie de Covid-19, qui ont provoqué une perte de l’ordre de 700 millions USD pour l’année 2020 en termes de Produit Intérieur Brut nominal » selon l’exposé des motifs de la LFR. « A l’instar de tous les pays touchés par le Covid-19, Madagascar a déclaré l’état d’urgence sanitaire et a procédé au confinement,ainsi qu’à la restriction des transports au niveau domestique et international. Ces mesures, bien que drastiques car induisant une baisse généralisée des activités de production, ont dû être prises et ont entraîné une chute vertigineuse des recettes fiscales et douanières de l’ordre de 26% par rapport à la prévision initiale ». Et c’est avec ce budget rectifié à la baisse que l’Etat aspire à combler le manque à gagner en matière de recettes fiscales, supporter les charges supplémentaires liées au Covid-19, prendre en compte des appuis budgétaires reçus des Partenaires Techniques et Financiers, redresser les effets des inondations, optimiser le financement de la nouvelle structure gouvernementale, faciliter la relance post-crise et remettre le pays sur la trajectoire de l’Émergence via l’accomplissement des « Velirano ».
Emergence
En somme, tout en parant aux urgences et limiter ainsi les dégâts de la crise sanitaire, l’Etat aspire à poursuivre les efforts pour l’émergence de Madagascar. « Tous les projets figurant dans les « Velirano » et qui pourront porter rapidement des effets palpables sur la vie quotidienne de la population seront poursuivis, voire mis à l’échelle. Toutefois, à cause de la situation exceptionnelle due à la pandémie, plusieurs grands chantiers prévus pour l’année 2020 seront reportés ultérieurement ; certains programmes seront réorientés suivant le contexte, tels ceux dans le secteur énergie. Il s’agira, par exemple, de l’hybridation des alimentations en énergie au niveau des établissements hospitaliers : dix-neuf installations de système photovoltaïque au niveau de Centres Hospitaliers de District, et trente-neuf au niveau de Centre de Santé de Base. Le système d’éclairage public bénéficiera également d’un appui conséquent ; ce qui pourra amener une transformation totale des paysages des villes ».
Secteurs clés
La coopération internationale sera également mise à contribution pour maintenir les performances au niveau des secteurs clés de l’économie. C’est le cas notamment dans le domaine agricole où « en coopération avec l’Inde, le Japon, l’Allemagne, la Banque mondiale, le FIDA, le fonds de l’OPEP, etc., plusieurs dizaines de milliers d’hectares de périmètres agricoles seront aménagés, réhabilités et protégés contre l’érosion, gardant ainsi le cap fixé pour atteindre l’objectif de 100.000 ha de nouveaux périmètres agricoles, plus précisément rizicoles, aménagées et 500.000 ha réhabilitées. Entre autres, le gouvernement assurera la réalisation des travaux réguliers d’entretiens et de réhabilitations des systèmes d’irrigation. Concernant particulièrement l’élevage bovin, le ministère responsable acquerra mille vaches laitières, outre la construction des abattoirs « manara-penitra » et des aires d’abattage en sus de ceux construits en 2019. Pour ce qui est de la restauration forestière de la Grande Île, l’Etat redoublera d’efforts à travers l’intensification du reboisement, l’utilisation de drones pour la reforestation, le choix utile des espèces à planter ,et la lutte contre les feux de brousse et de forêt, notamment par l’achat d’un avion bombardier d’eau ». Des projets qui auront bien évidemment leur pesant d’or sur le futur économique post-Covid de Madagascar.
R.Edmond.