
Les députés de Madagascar ont adopté, hier, lors d’une deuxième lecture, la loi de finances rectificative amendée par les Sénateurs. Ces derniers, qui vont de nouveau plancher sur le dossier, devraient suivre le même chemin de la raison.
Cette fois-ci, l’adoption de la loi de finances rectificative ne se fera probablement pas par voie d’ordonnance du Président de la République.
Double aval. En effet, le budget rectificatif aura certainement le double aval de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Il sied de rappeler que lors de la première séance, les députés ont adopté sans amendement le projet de loi de finances rectificative. Ce qui n’était pas le cas pour le Sénat qui l’a voté avec un amendement sur les rubriques indemnités, biens et services et PIP d’un montant de 7 milliards d’ariary. Plus précisément, les Sénateurs ont demandé à ce que cette somme soit inscrite dans leur budget au lieu de passer par le ministère de l’Economie et des finances. Hier, lors de la deuxième lecture de la LFR, les députés ont retenu cet amendement puisque dorénavant, « la somme de sept milliards d’ariary incorporée dans les rubriques indemnités, biens et services et PIP du ministère de l’Economie et des finances est inscrite dans le budget du Sénat ». Bref, le Sénat pourra gérer directement ce montant selon les procédures en vigueur. D’après les explications apportées par le ministre de l’Economie et des finances, Richard Randriamandrato, l’application pratique de cet amendement ne pose pas problème dans la mesure où cet amendement ne modifie pas l’équilibre général de la loi de finances.
Pratiquement acquise. Du coup, l’adoption de la LFR par les Sénateurs est pratiquement acquise, à moins d’une mauvaise foi. En effet, on voit les locataires d’Anosikely rejeter au cours de leur deuxième lecture prévue ce jour, cette dernière version de la LFR puisqu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient : à savoir les 7 milliards d’ariary réinscrits dans leur budget. Ce qui sera, bien évidemment, une bonne chose pour le pays car la mise en vigueur de la loi de finances rectificative, par voie parlementaire et dans les délais impartis, permettra au gouvernement de passer rapidement aux actions de riposte contre le Covid-19 et à la relance économique, plus que jamais indispensables dans le contexte actuel de crise sanitaire. En effet, en cas de deuxième rejet par le Sénat, une éventuelle adoption par voie d’ordonnance fera encore perdre du temps. Ce, d’autant plus que l’on n’a plus droit aux tergiversations, face aux urgences de la situation. Sur ce point d’ailleurs, le ministère de l’Economie et des finances veut faire preuve de célérité et d’efficience dans la gestion des finances de l’Etat. « On va s’atteler rapidement à la préparation du projet de loi de finances initiale 2021 », a annoncé, hier le ministre Richard Randriamandrato. Et ce, avec les mêmes procédures de large consultation puisque dés le mois d’aout, ce département-clé de l’économie engagera les conférences budgétaires régionales. Car dorénavant, le mot d’ordre est aussi le développement des régions. Le secteur privé et la société civile seront également consultés.
R.Edmond.