
Examen de passage réussi pour le ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandrato qui a su défendre, hier au CCI d’Ivato, la loi de finances rectificative.
Après six jours de travaux qui se sont déroulés du 17 au 22 juin, les députés membres des trois commissions Finances et Budget, Economie et Planification et enfin Évaluation des politiques publiques, ont décidé de voter sans amendements la loi de finances rectificative 2020. Une adoption entérinée par les autres députés lors de la séance plénière qui s’est déroulée hier au CCI d’Ivato, et présidée par Christine Razanamahasoa. Sur les députés présents lors de cette séance, seuls ceux issus du TIM se sont abstenus.
Contexte particulier. Il ne reste donc plus que le vote du Sénat pour que le gouvernement puisse commencer à travailler dans le cadre de ce budget rectifié au contexte particulier du Covid- 19, et dans lequel le gouvernement a redéfini d’une manière substantielle ses priorités. On rappelle que la baisse d’activités induite par les mesures de confinement a fait perdre au pays 700 millions de dollars en termes de produit intérieur bruts nominal. Du coup, le taux de croissance attendu pour l’année 2020 tombe à 0.8%, soit 4.7 points en deçà du baseline de la LFI 2020 qui était de 5.5%. Par ailleurs, la contribution des partenaires techniques et financiers s’est avérée cruciale pour faire face à la période charnière de lutte contre la pandémie. Ces appuis substantiels ont profité à Madagascar, et ont permis de combler partiellement les manques à gagner au niveau des recettes fiscales intérieures et douanières, lesquelles environnent les 2. 000 milliards d’Ariary.
Velirano. Toutefois, face au nouveau défi né de la crise sanitaire, l’Etat aspire toujours poursuivre les objectifs fixés dans sa vision pour l’Emergence et compte même redoubler d’efforts suivant un plan de relance ambitieux. La relance attendue après maîtrise de l’épidémie consistera ainsi à réorienter la politique publique vers un repositionnement de l’image de Madagascar dans le concert des Nations. La politique budgétaire, notamment en matière d’investissement public, se focalisera sur la concrétisation des treize « Velirano ». Le Gouvernement priorisera les dépenses consistant à combler les lacunes observées depuis plusieurs années au niveau des services et infrastructures publiques. Ces actions devraient apporter des impacts tangibles et rapides sur la vie quotidienne de la population.
Tanà-Masoandro II. Parmi les projets qui seront poursuivis, la LFR cite notamment les nouvelles villes, dont Tana-Masoandro II. Ainsi, les investissements en partenariat public-privé seront mobilisés via une mise en concurrence internationale. Des développeurs de projets ainsi que des partenaires bilatéraux ont déjà été identifiés, et l’Etat procédera directement aux travaux de viabilisation en amont des sites à partir des résultats des premières phases d’étude. Enfin, en matière de routes et d’ouvrages d’art, plusieurs concrétisations des promesses présidentielles seront au rendez-vous, même si quelques projets, aussi bien autonomes que financés par les partenaires, doivent être reportés pour 2021 à cause des contraintes techniques liées à la pandémie. Bref , les actions pour l’émergence de Madagascar vont se poursuivre. Ce, malgré les pertes de recettes publiques évaluées à 2.000 milliards d’ariary en matières fiscales et douanières. Le concours des investissements directs étrangers et locaux, et l’appui financier des bailleurs de fonds s’avère indispensable pour la réalisation de ces projets de développement que l’exécutif entend mettre en œuvre dès l’adoption de la loi de finances rectificative 2020 qui attend encore l’aval de la Chambre haute.
R.Edmond.