À moins de six mois du premier tour de la présidentielle, les règles de jeu sont claires. Le Gouvernement n’apportera pas de modifications sur la loi électorale.
Le temps presse. À entendre les explications du Premier ministre Christian Ntsay, en marge de la présentation du rapport de son gouvernement pour l’année 2022, à l’Assemblée nationale, hier, l’heure n’est plus à la modification de la législation électorale. « Il est délicat de toucher à la loi électorale à quelques mois de la présidentielle », a-t-il fait entendre. Le numéro Un du Gouvernement estime que le temps n’est pas opportun pour entreprendre une telle opération qui aura certainement des répercussions sur tout le processus électoral. Et cela malgré l’observation du Gouvernement sur la proposition de la loi organique n°002-2023 PL, modifiant et complétant les dispositions de la loi organique n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendum, en conseil du gouvernement le 16 mai.
Répercussions
Pourtant, pas plus tard que ce mardi, les organisations de la société civile se sont ruées en masse vers Tsimbazaza afin de se faire entendre sur leur proposition par rapport à la modification de cette loi. Malgré leur rodomontade, elles n’ont pas attiré le chaland. En quelque sorte, le locataire de Mahazoarivo reste fidèle à ce que la ministre Lalatiana Rakotondrazafy, et non moins porte-parole du Gouvernement, a déjà indiqué. « Le Gouvernement n’envisage en aucun cas de toucher aux lois électorales en vigueur pour qu’on ne l’accuse pas de vouloir les arranger en son intérêt », a-t-elle défendu lors de la conférence-débat organisée par le Centre Arrupe Faravohitra, au mois de février dernier. Cette position du Premier ministre risque d’offusquer un bon nombre d’acteurs politiques et aura certainement des répercussions au niveau de la Communauté internationale.
Soutiens financiers
En fait, l’incertitude plane encore sur le financement de la présidentielle malgré le discours rassurant de Christian Ntsay. La Communauté internationale préfère entretenir l’ambivalence sur son possible soutien financier. Elle table surtout sur la mise en place d’un basket fund pour épauler la CENI dans ses opérations. En tout cas, le numéro Un du Gouvernement soutient que la Grande Ile a déjà un long passé électoral. « Il ne s’agit pas de notre première élection et on ne part pas de rien », a-t-il fait noter avant d’indiquer que « le Gouvernement apportera son soutien à la CENI. Les Nations unies ont également déjà affiché leur volonté d’apporter son appui suite à leur évaluation ».
Calendrier
Peu importe, la présidentielle se tiendra bel et bien cette année. Sur le calendrier électoral proposé par la Commission électorale nationale indépendante, Christian Ntsay a fait savoir que son Gouvernement reste dans le respect de la Constitution. « La convocation des électeurs devrait être effectué au moins 90 jours avant la date du scrutin », a-t-il souligné. C’est ce décret qui officialise le calendrier électoral proposé par la CENI et validé par la HCC. À travers cette déclaration, le chef du Gouvernement botte en touche toute tentative qui conduira le pays dans une voie extra-constitutionnelle. Tous ceux qui aspirent à briguer la magistrature suprême peuvent ainsi se réjouir, d’autant plus que les règles de jeu sont déjà claires.
Julien R.