Après avoir fait disparaître les délestages, l’Etat n’a même pas eu le temps de crier victoire que les abonnés de la Compagnie nationale s’habituent déjà à une nouvelle forme de disparition de l’électricité. Il s’agit de ces « coupures de courant » qui concurrencent à merveille les « délestages». Hier, la capitale a souffert de l’une d’elles sans aucun avertissement. Presque une journée sans électricité. De nombreuses entreprises, en particulier, industrielles n’ont pu travailler dans ces conditions et ont dû renvoyer leur personnel. De nombreuses heures de travail perdues. On imagine le calvaire, à d’autres endroits. N’ont pu fonctionner que celles qui disposent de groupes électrogènes de secours.
Longue coupure de courant
Mais quelle est la cause de cette très longue coupure de courant qui n’a fait l’objet d’aucune explication officielle? Les groupes d’Ambohimanambola obsolètes ? Des réparations urgentes dans les centrales thermiques ? Panne de carburants, de fuel ou de gasoil ? Insouciance et mauvaise gouvernance ? Une chose est sûre, les abonnés sont avides de savoir. Ils ont été pour la plupart pris au dépourvu. La coupure est venue sans prévenir interrompre leurs occupations et leurs activités pendant des heures et des heures. Il semblerait que c’est la conséquence d’une rupture d’approvisionnement des centrales en carburants. Des centrales n’ont donc pas été ravitaillées et n’ont pu fonctionner, créant cette coupure d’électricité au détriment des abonnés. Du côté des compagnies pétrolières, on assure qu’il n’y a pas du tout pénurie de carburants. Fuel et gasoil existent en quantité. L’offre peut combler la demande sans problème. La thèse de la mauvaise gestion semble prévaloir. L’absence d’anticipation des responsables de l’approvisionnement est en tout cas chuchotée dans le milieu des affaires. Quoi qu’il en soit, l’Etat a déployé des efforts et toute son énergie pour vaincre les délestages dans les différentes régions de l’Ile. On pourrait dire que le pays commence à reprendre son souffle. Sauf que certains palliatifs, comme les groupes installés à Antanandrano, font plus de mal que de bien. Des projets mal conçus de ce genre qui nuisent à la santé de la population sont à bannir. Il reste néanmoins à Compagnie nationale, à combattre ces coupures d’électricité, trop fréquentes ces derniers temps. Il reste aussi à mettre en place une meilleure politique de l’énergie que celle actuelle ou passée. Elle devrait tendre vers la diminution ou la suppression des centrales thermiques trop budgétivores. Le potentiel en hydraulique est énorme dans ce pays riche en fleuves et rivières. La bonne solution est dans sa mise en place et dans son exploitation à grande échelle. L’utilisation des énergies renouvelables que soutient avec foi le président de la République devrait accompagner cette nouvelle politique de l’énergie.
Zo Rakotoseheno