Depuis une quarantaine d’année, l’armée est une des institutions qui garantissent la stabilité des régimes. Elle a, qu’elle s’en défende ou non, joué un rôle important dans l’histoire de la grande île et c’est donc à raison que ceux qui sont au pouvoir essaient de s’attirer ses bonnes grâces. Le pouvoir actuel ne déroge pas à la règle et a des égards pour ces militaires
L’opération de séduction faite par le régime
Dans l’histoire de ces dernières décennies, les hommes politiques qui se sont succédé à la tête du pays n’ont jamais pu asseoir leur pouvoir sans s’appuyer sur l’armée. Elle représentait une force dissuasive, permettant de contenir toutes les contestations populaires. Elle a donc joué un rôle important dans les crises qui ont eu lieu. 2002 et 2009 ont permis de se rendre compte de leur influence dans le déroulement des événements. Madagascar, quoique disent les observateurs extérieurs, ne jouit pas de cette stabilité politique qu’ils disent constater. Le régime ne peut pas se prévaloir d’une véritable popularité et doit faire face à une opposition de plus en plus virulente. Il lui faut se prémunir de ses adversaires politiques qui ne sont pas inactifs et qui comptent de nombreux partisans. C’est donc la raison pour laquelle le chef de l’état actuel multiplie les clins d’œil aux forces armées. L’objectif est de se ménager ses bonnes grâces pour qu’elles lui restent fidèles. En filigrane, se profile la prochaine élection présidentielle qui risque de ne pas être de tout repos. On affirme que l’armée est traversée par des courants qui seraient favorables à l’ancien président de la transition. Pour l’instant, ce dernier reste silencieux, mais ce mutisme inquiète le pouvoir au plus haut point. Il n’y a aucun signe de division en apparence pour le moment. Les chefs militaires tiennent bien leurs hommes. Ces derniers obéissent, dit-on, au doigt et à l’œil. C’est pourquoi le régime fait tout pour qu’ils ne soient pas séduits par les chants des sirènes leur étant adressés.
Patrice RABE