Marc Ravalomanana devient de jour en jour une grave épine au pied des dirigeants actuels. Les « propos provocateurs » de l’ancien président de la République ne suffisent plus dans l’opinion publique à justifier la détention sévère qu’on lui inflige s’il faut se référer aux déclarations de l’épouse de Marc Ravalomanana à partir d’Antsiranana affirmant après sa visite qu’il est emprisonné, qu’il n’a pas le droit de sortir de sa chambre. Ces tristes révélations laissent réfléchir plus d’un sur les notions largement galvaudées de démocratie, d’Etat de droit et de réconciliation nationale que l’on ressasse à chaque instant.
L’opinion défend le citoyen
Dans les conversations du public, la nécessité d’entamer la réconciliation nationale prend le dessus sur beaucoup de sujets. Même les conséquences des délestages qui créent de la rage dans les foyers où disparaî l’électricité pendant des journées entières ne pèsent plus lourdement dans les esprits que le cas du citoyen Marc Ravalomanana. Le président du FJKM, le Pasteur Lala Rasendrahasina accueilli par la presse à Ivato au retour d’une conférence internationale sur la paix confie qu’il a subi en 2009 les mêmes conditions que l’ancien président de la République aujourd’hui. Les députés du TIM ont essuyé un échec en n’obtenant pas une autorisation de manifester au jardin de « la démocratie » à Ambohijatovo. Toujours est-il que Lalao Ravalomanana n’entend pas baisser les bras en rappelant qu’il ne faut pas se lasser de demander la libération de « Dada». Pour le Premier ministre Kolo Roger, l’ancien exilé d’Afrique du Sud est bien traité. Les mesures de sécurité ont été prises pour son bien. La situation est de plus en plus complexe et délicate dans la mesure où la défense des droits du citoyen prend le pas sur toute autre considération dans les conversations du public. Le commun des mortels n’a jamais compris que le cas Ravalomanana relève de la haute politique, c’est pourquoi sa résolution a toujours traîné. Aucune négociation n’a abouti. Des obstacles ont toujours été placés sur le chemin de l’avancement du dossier. Le moment n’est –il toujours pas venu de régler une bonne fois pour toutes le cas de l’ancien exilé ? Le nouveau président Hery Rajaonarimampianina hérite d’un dossier sulfureux qui ne le concerne pas. Il n’est pas dans son intérêt de suivre le pas des dirigeants de la Transition dans ses méthodes répressives et violentes. Sa cote de popularité risque d’en pâtir. Il doit être logique envers lui-même car il a déclaré n’avoir aucun problème avec Marc Ravalomanana. La population observe le président de la République, sans parti pris et garant de l’unité nationale, qui a promis de mener à bien la réconciliation nationale. C’est en effet, le seul chemin pouvant grandir la République dans les circonstances actuelles. On en parle dans le public mais jusqu’à quand faut-il attendre pour avancer dans cette voie qui ouvre des perspectives d’épanouissement et de développement énormes ?
Zo Rakotoseheno