Ô belle cité des Fleurs ! Majunga est décidément la « capitale du développement de Madagascar », Tananarive est devenue la « capitale de rien du tout » selon certains internautes désabusés. Il y a une semaine environ, la Commune urbaine de la cité des Fleurs a sorti une missive. Comme quoi, cracher dans les lieux publics équivaut à 5 000 ariary d’amende, ceux ou celles qui y jettent leurs ordures paieront 20 000 ariary. Et enfin, uriner dans les lieux publics se valorise à 30 000 ariary, de quoi calmer les vessies. Des mesures à féliciter, à propager dans tout le pays même. Les vacanciers de la Capitale seront bien servis, habitués aux petites manies de jeter les ordures depuis leurs véhicules sur les voies, où dès 5 heures du matin, les ouvriers de la commune d’Antananarivo s’acharnent à balayer tous les jours, après de grosses pluies parfois. Cette publication des autorités de la ville de Majunga a fait le tour des pages Facebook dédiées aux cités comme Tamatave, Tuléar, Tananarive, Diego-Suarez, etc. Au fond, si des statistiques réseaux sociaux existaient, ils révèleraient que chaque Malgache aspire à l’ordre et à la propreté… Majunga peut se le permettre, c’est la « capitale du développement de Madagascar ».
Tout perdre et gagner. La vidéo de Ferdinand Rakotonirina rendue publique sur les réseaux sociaux questionne sur l’idée du vivre ensemble malgache, de la morale malgache, la notion de « terre nourricière », celle des ancêtres, des parents, bref le chez soi… Elle révèle aussi la carte démographique contemporaine du pays, puisque le bonhomme vient de « Lokongo » dans le district de Manakara dans le Sud-Est, a vécu dans le Nord. C’est que les Malgaches se déplacent en interne depuis des siècles. Son destin l’a amené à faire une peine de trois ans dans la grande prison, « Fonja be », d’Antalaha. Il en est sorti au mois de janvier. Un document administratif atteste qu’il a fini de purger sa peine. Sur la vidéo, Ferdinand Rakotonirina révèle le délit qu’il a commis, sans vouloir se blanchir. Depuis sa sortie, il marche depuis Antalaha pour rejoindre son village situé à plus de 1 800 kilomètres à travers les routes nationales. Des centaines de « facebookeurs » et « facebookeuses » touchés par ses mots lui ont souhaité de retourner sain et sauf chez lui, qu’il s’accroche maintenant au droit chemin. Des internautes viennent alors de se rassembler pour l’aider à rejoindre son village dans de meilleures conditions. Un élan de la deuxième chance.
Maminirina Rado