« La cuisinière de Frida »est un roman qui éveille les sens et caresse l’âme. En elle, la jeune Nayeli, une tehuana marquée par la douleur et le besoin de recommencer, trouve dans la cuisine non seulement un moyen de survivre, mais aussi un moyen profond de se connecter à la vie. Son talent culinaire l’amène à la Casa Azul, où l’art et la souffrance cohabitent dans les silences et les toiles de Frida Kahlo, femme qui, toujours alitée dans un lit, rayonne de force et de passion.
Ce qui rend ce roman si captivant, c’est l’alternance des deux récits, chapitre après chapitre. Ainsi, le livre passe de 2018/2020 à 1939/1954, tout en parvenant à maintenir parfaitement le fil conducteur des deux histoires parallèles. Le style est agréable de par sa fluidité et le rythme est bien composé.
Les descriptions sont pleines de couleurs, d’odeurs, et l’immersion est très facile.
Dans la partie contemporaine, c’est le mystère du tableau, mêlant meurtres et chantages, qui tient en haleine comme dans les meilleurs romans policiers, tandis que la partie consacrée à la jeune Nayeli est riche en descriptions de lieux, de situations et de personnages, où l’on se perd dans des pages et des pages de descriptions de paysages, de fleurs et de couleurs de vêtements.
Ainsi, en dévoilant avec Paloma les secrets de la vie de sa grand-mère, étroitement liée au couple d’artistes le plus célèbre du Mexique, nous découvrons le symbolisme des broderies et des couleurs des robes des femmes Tehuanas des années 1940, qui passionnait également Frida et qu’elle adopta comme son propre style vestimentaire. Ce roman est un coup de pinceau vivant et captivant. Tout le désespoir, la vitalité et la force révolutionnaire de Frida transparaissent de ces pages. L’auteure nous emmène dans un voyage à travers les générations, nous offrant un portrait intime et touchant de l’une des artistes les plus emblématiques de tous les temps, mais surtout une réflexion sur le pouvoir immortel de l’art et des liens féminins. Au-delà du portrait intime de Frida,La cuisinière de Frida nous offre un hommage à la puissance féminine, à la résilience qui mijote, entre casseroles et non-dits. Nayeli et Frida ne partagent pas seulement des recettes mais aussi des blessures, des rêves tronqués et un espoir qui, bien que faible, ne s’éteint jamais complètement.
Que vous connaissiez ou pas Frida Kahlo, et son œuvre ou celle de Diego Rivera son époux, peu importe, vous allez vous immerger dans cette palette de couleurs vives qui plaisaient tant à cette artiste.