
« Le football international est en train de vivre une mutation », cette expression gagne de plus en plus les lèvres des spécialistes du football à travers le monde. Fini, apparemment, le règne des équipes à vedettes ou des formations nationales inamovibles. Tout le monde, et surtout les meilleurs, peuvent être ébranlés par n’importe quelle équipe. Le football retrouve petit à petit une de ses valeurs essentielles : le collectif. Les Barea de Madagascar sont en train de le prouver, de le mettre en pratique. Au vu des résultats, cela marche à merveille.
Pourtant, peu d’écrivains se sont penchés sur le sport, et de surcroît le football en Afrique. Rares sont les livres comme L’aventure mondiale du football africain de Jean-Marie Nzekoue, aux éditions L’Harmattan, paru en 2011. Un vaste chantier de défrichage donc pour cet auteur camerounais, ou plutôt une mission. Comme il l’a déclaré, interrogé sur son livre, « si on regarde le parcours du football africain depuis ces 40 dernières années, on se rend compte qu’il a fait une progression. Depuis 1970 avec le Maroc, le nombre de pays africains participant à la Coupe du Monde est passé de deux en 1982, à 5 en 2006 et à 6 en 2010. Après le Cameroun, deux autres pays du continent ont atteint les quarts de finale. C’est une évolution, même si elle peut cacher de cuisantes défaites. »
Dans son résumé, ce livre jette plutôt un regard tourné vers l’horizon. « Le football est certainement le sport collectif le plus populaire en Afrique. Longtemps marginalisé, le continent a effectué un parcours exceptionnel au cours de ces 40 dernières années. L’Afrique a pris goût à la compétition internationale, où elle n’entend plus jouer les seconds rôles. Quelles sont les grandes occasions ayant permis à ce football d’asseoir sa notoriété à l’échelle planétaire ? Comment s’est opérée cette évolution et quels sont les principaux acteurs ayant contribué à façonner le nouveau visage du football en Afrique ? »
Comme quoi, les Barea de Madagascar sont en train de réaliser un aspect de ce que Jean-Marie Nzekoue a « prédit » dans son livre. « Alors qu’elles étaient pendant longtemps considérées comme des distributrices de points ou des faire-valoir, les équipes africaines ne se font plus de complexe. Elles sont devenues progressivement des adversaires attendus, voire redoutés ».
Recueillis par Maminirina Rado