La situation semble être de plus en plus dramatique. En plus de l’insécurité grandissante, la misère urbaine et rurale s’accentue faute d’emplois… et partant de revenus. Face à cette situation qui favorise les foyers de tension corporative et sociale, la réaction est lente et molle au point de faire naître des doutes dans l’opinion sur la capacité du régime à pouvoir sortir le pays de la crise. Faute de pouvoir tenir les élections cette année, le Sefafi, observatoire de la vie publique, craint « une crise institutionnelle majeure du fait de l’imprévoyance et de l’amateurisme de nos dirigeants ».
L’union fait la force
Le développement auquel la population aspire n’aura pas lieu sans apaisement politique. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina a lancé un message en ce sens au salon de l’industrie. Les dissensions politiques n’ont pas fini d’affaiblir les efforts déployés pour sortir de la crise. « Il faut abandonner les querelles et les polémiques stériles » a confié le président de la République pour que le pays puisse progresser. Après une période de transition de cinq ans pendant laquelle les bailleurs de fonds ont suspendu leurs aides, les difficultés qui en ont résulté ne disparaîtront pas du jour au lendemain d’un coup de baguette magique. L’état de la situation nécessite une trêve politique. Le pays doit vivre dans la sérénité et l’apaisement pour relever les défis du développement qui l’attendent. Mais le gouvernement se doit d’améliorer ses performances parce que des politiciens commencent à le contester devant l’absence de résultats significatifs. Les quatre mois d’existence du gouvernement leur ont suffi pour le situer même si le Premier ministre Kolo Roger s’oppose farouchement à un remaniement de son équipe réclamé par des politiciens. Mais quoi qu’il en soit, c’est l’union qui fait la force. L’appel à l’apaisement du message du président de la République au salon de l’industrie rejoint le proverbe sans doute pour inviter la classe politique à enterrer la hache de guerre. L’objectif est d’autant plus réaliste que le pays ne se trouve pas dans une ambiance électorale où l’esprit de compétition domine. La population devrait maintenant pouvoir travailler. Une chose est sûre, la nation malgache est sur la bonne voie dès lors qu’elle est revenue à l’ordre constitutionnel après les élections démocratiques reconnues par la communauté internationale de l’année dernière. Tous les bailleurs de fonds acceptent de rouvrir les robinets de financements qu’ils ont fermés pendant la période de transition. Le gouvernement ne doit plus perdre son temps. Il doit démontrer son efficacité et préciser rapidement ses priorités afin d’accélérer les procédures de déblocage de ces financements extérieurs. L’inquiétude du public manifestée aujourd’hui devant les difficultés ne disparaîtra que si quelques succès importants viennent couronner les efforts déployés.
Zo Rakotoseheno