
L’objectif de 10% de taux de vaccination fixé par l’OMS pour l’Afrique est encore loin pour Madagascar. Les données communiquées par le ministère de la Santé publique révèlent
Une lutte de longue haleine. C’est ce qui définit le mieux la situation de la campagne de vaccination contre la covid-19 à Madagascar. En effet, selon le ministère de la Santé publique, 325 084 personnes se sont faites administrer les vaccins anti-covid à Madagascar. Un chiffre qui correspond au nombre d’administrations aux vaccins Covishield/AstraZeneca et Johnson&Johnson confondus et qui représente «environ 2% de la population cible (environ 14 millions de personnes) à Madagascar». «Un taux qui est encore très faible» selon le Dr Rivomalala Rakotonavalona, directeur du programme élargi de vaccination (DPEV) auprès du ministère de tutelle. Aussi, selon ce responsable, «les 325 084 vaccinés représentent 62% des 552 700 vaccins qui auraient dû être utilisés depuis le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19». Par ailleurs, si l’on s’en tient toujours aux explications de Dr Rivomalala Rakotonavalona, 143 777 personnes sur les 32 084 ont bénéficié de leurs secondes doses de Covishield/AstraZeneca. «Soit, environ 50 000 personnes de moins que durant la campagne pour la première dose qui a pu enregistrer 197 001 vaccinés», note le directeur du programme élargi de vaccination qui a spécifié que son département ministériel «ambitionne d’atteindre un chiffre avoisinant ces 197 001 d’ici la fin de cette semaine» qui annonce «la péremption de ce second lot de Covishield/AstraZeneca». Et pour cela, le ministère semble compter sur «l’engouement du dernier jour». «Nous avons tous vu que les gens se sont rués pour se faire vacciner la veille de la date butoir. Le 16 juin de cette année correspond d’ailleurs au pic de vaccination de cette première phase de la campagne».
Modification. Face à ce faible taux de vaccination et l’objectif du pays d’atteindre 1 million de vaccinés d’ici la fin de l’année 2021 (ce qui représenterait un taux de vaccination d’environ 3,55% des populations cibles), le ministère entend mettre en place une nouvelle stratégie qui mettrait l’accent sur «la routinisation de la vaccination» afin de «faciliter et d’améliorer l’accès des vaccins» pour la population cible. La «routinisation» impliquerait ainsi la prise de responsabilité et la totale contribution des centres de santé de base éparpillés dans tout le territoire de la république. Outre cette approche, le ministère entend opter pour la génération de la demande en vaccins. «Les agents de la santé publique ne vont plus se cantonner dans les vaccinodromes mais vont se déployer auprès de la population. L’on va adopter cette stratégie avancée afin de permettre une meilleure accessibilité des vaccins pour la population cible», nous a confié le DPEV auprès du ministère de la Santé publique.
José Belalahy