
Le projet FCTC 2030 (Framework Convention on Tobacco Control) financé par le Royaume-Uni représente tout simplement la consolidation des acquis de la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la Santé pour la lutte anti-tabac (CLAT), entrée en vigueur en février 2005. D’après les discours des officiels, la Grande île serait exemplaire en la matière.
Le lancement officiel pour Madagascar du FCTC 2030 a été effectué hier à l’hôtel Panorama. Ont assisté à ce lancement le ministre de la Santé publique, le directeur de l’Office national pour la lutte anti-tabac, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Madagascar, ainsi que le représentant du Secrétariat du projet FCTC 2030 à Genève. Dans leurs allocutions respectives, ces officiels ont tous mis en exergue l’exemplarité du cas malgache en la matière.
Reconnaissance. Pour ses efforts consacrés à la lutte anti-tabac, Madagascar remporterait la palme parmi 15 pays sélectionnés sur plus de 200 autres. Notons que la Grande île a ratifié la CLAT en 2005. Les espaces non-fumeurs sont actuellement légion et plus ou moins respectés par la sa population . Le représentant du Secrétariat du FCTC 2030 appréciant les efforts de Madagascar dans la lutte anti-tabac : « Un cadre juridique bien établi et une coopération interministérielle ont été mis en place à Mada dans ce cadre, et sont amenés à se renforcer. Vous avez un office national consacré à cette cause. C’est l’une des principales raisons expliquant la sélection de Madagascar. »
Réalisations. Des avancées ont en effet été constatées en matière de lutte anti-tabac à Madagascar. Actuellement, les acteurs gouvernementaux, dont le ministère et l’office de tutelle en sont à l’élaboration d’un nouveau plan stratégique. Un plan dont les grandes lignes prévoient l’interférence de l’industrie du tabac dans la mise en œuvre du FCTC 2030. Pour juguler les conséquences économiques de cette industrie et de ce projet, l’augmentation des taxes (multiplication par 10) figure parmi les premières mesures prises. Il a été entre autres annoncé que la lutte contre le commerce illicite de tabac sera intensifiée.
En fumée… Les impacts macro et micro -économiques du tabac sont considérables, et Lalatiana Andriamanarivo, Ministre de la Santé publique a insisté là-dessus en disant entre autres que, la consommation pèse autant sur la vie des ménages en difficulté que sur l’économie de la nation. Avant de continuer sur une note anecdotique : « Un professeur m’a dit un jour et cela m’a marqué que si on mettait bout à bout toutes les cigarettes fumées sur la terre, la distance équivaudrait à l’aller-retour Terre-Lune. ». Par ailleurs, le tabac tue et le représentant de l’OMS a mis l’accent sur les impacts négatifs du tabagisme : « Le tabac est le principal facteur de risque des maladies non-transmissibles. Lutter contre lui c’est protéger la santé mondiale. De plus, on n’en parle pas souvent, mais le tabac pollue l’environnement et les insecticides utilisés pour sa culture, dénature et détruit le sol. ». Avec le tabac, c’est l’argent et la santé qui partent en fumée !
Luz Razafimbelo