
Dès le mois de septembre, les premières larves de criquets (sauterelles) sont apparues dans le plateau de l’Ihorombe. Il possède un microclimat favorisant l’éclosion des larves. L’Ivontoerana Famongorona ny Valala eto Madagasikara (IFVM), direction générale de la lutte antiacridienne basée à Toliara, rattachée au Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) suit de près l’évolution et l’apparition de ces larves.
Le Directeur Général de l’IFVM, Julien Mandrano explique: « L’essentiel c’est de les éliminer avant la métamorphose. Devenant des criquets capables de voler, c’est trop tard et difficile à cerner ». Selon d’autres techniciens de l’équipe antiacridienne, ces larves ne sont jamais détruites totalement. Après les premières pulvérisations de pesticide, les larves imbibées périssent. D’autres œufs éclosent et se développent. Les populations larvaires apparaissent de nouveau. Les paysans pensent qu’elles étaient “étourdies” seulement par les pesticides. Celles qui avancent, continuent leur chemin vers l’ouest. Plusieurs générations naissent et meurent. La progression et l’élimination se succèdent en une bataille sans merci. L’IFVM a du pain sur la planche, tous les ans à cette époque. Heureusement, les paysans bénéficiaires sont prêts et prennent part dans le combat. Ils reconnaissent : « Sans le service antiacridien nous sommes complètement ruinés, nos récoltes de maïs sont dévorées en quelques instants ».
Sur le terrain. Le Chef de Zone est déjà passé la veille pour informer les cultivateurs d’Ankilimalangy (5km d’Andranovory sur la RN7) pour la pulvérisation du lendemain. A 6h30 du matin, le donneur d’alerte a sonné (pay-by). Une brève réunion est improvisée sous le tamarinier avec l’équipe de l’IFVM. Puis le dispositif d’intervention prend sa place dans l’offensive. C’est une équipe bien rodée et guidée par les paysans pour localiser les criquets qui ont encore la poitrine de couleur verte. Quand cette couleur vire au rouge, l’agressivité des criquets est incontrôlable. Selon l’objectif des responsables de la lutte antiacridienne de la Région Atsimo Andrefana jusqu’au mois de juin: « Détruire les bandes larvaires avant leur envol », comme quoi la meilleur défense c’est l’attaque.
Charles RAZA