samedi, avril 26, 2025
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Lutte antiacridienne : Zéro culture touchée par les criquets cette année

Un budget estimé à 6,8 millions USD est prévu pour mettre en œuvre un plan d’actions élaboré par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage en partenariat avec la FAO, pour mener une campagne de lutte antiacridienne cette année.

« Depuis cinq mois, nous avons commencé des préparatifs avec le Centre national de lutte antiacridienne IFVM, pour lancer des campagnes de formation des équipes sur le terrain ainsi que des prospections terrestres, entre autres. En outre, deux hélicoptères viennent d’être acquis entre le mois de décembre 2021 et le mois de janvier dernier pour assurer les prospections et les traitements aériens, et ce, grâce aux appuis de nos différents partenaires. Cette année, nous voulons rassurer tous les producteurs et les acteurs de développement locaux ainsi que les autres parties prenantes nationales et internationales que la situation acridienne est bien maîtrisée. Nous visons zéro culture touchée par les criquets ». Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy Ramilison, l’a expliqué lors de sa rencontre avec le Représentant résident de la FAO à Madagascar, accompagné par l’expert en acridien M. Saïd, qui s’est tenue hier dans ses locaux à Anosy.

Prospection sur 18 millions ha. Parlant de la situation acridienne, cet expert en acridien, qui a travaillé sur ce domaine à Madagascar depuis 1997, a évoqué que nous sommes actuellement en phase de forte résurgence qui pourrait devenir une recrudescence et par la suite une invasion acridienne, si ce n’est pas maîtrisé à temps. « On a anticipé la surveillance cette année en mobilisant les postes antiacridiennes après la formation du personnel de l’IFVM. On suit l’évolution des criquets dans les zones grégarigènes. Ce qui ne nécessite pas encore de traitement. Sur une aire grégarigène évaluée sur une surface de 19 millions d’hectares allant de Morondava jusqu’à Morombe, on a réalisé une prospection sur 18 millions d’hectares. Parmi les zones importantes ciblées, on peut citer, entre autres, le district d’Imanja, Befandriana, Ankazoabo et le nord d’Ihorombe. On a effectué des traitements de criquets à l’état larvaire sur une surface de 17 200 ha et des criquets ailés sur une surface de 4 000 ha, et ce, avec des pesticides », a-t-il évoqué.

Acquisition de 60 000 litres de pesticides. « Mais cette année, on se retrouve plus en avance pour la première fois par rapport aux criquets en matière de mise en œuvre de la campagne de lutte antiacridienne étant donné que tous les moyens nécessaires sont déjà acquis. Auparavant, on courait toujours derrière les criquets. Il y a ainsi peu de chance que la recrudescence ou l’invasion acridienne arrive. Dans la foulée, nous avons l’appui du gouvernement marocain pour l’acquisition d’au moins 60 000 litres de pesticides pour éviter une éventuelle rupture de stocks », a fait savoir le Représentant résident de la FAO à Madagascar. Outre l’acquisition de deux hélicoptères, des véhicules autoportés, une technologie dernier cri, ont également été reçus par le ministère de tutelle, pour mener cette campagne de lutte antiacridienne.

Phase de rémission en juin. En revenant sur le budget alloué pour la mise en œuvre du plan d’actions de lutte antiacridienne, le ministre, Harifidy Ramilison a soulevé qu’une partie de ce financement est déjà acquis tandis que d’autres partenaires techniques et financiers sont fin prêts pour apporter leurs appuis. « L’objectif spécifique consiste à assurer la sécurité alimentaire dans les régions ciblées en protégeant les cultures des paysans », a-t-il enchaîné. Dans la même foulée, les techniciens prévoient de ramener à la phase de rémission à compter du mois de juin de cette année. Dans ce cadre, « nous pourrons entamer une lutte préventive qui est moins coûteuse et moins polluante. En effet, on a besoin d’un budget de 800 000 USD par an, pour ce faire », d’après toujours les explications du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage.

Utilisation de biopesticides. Par ailleurs, toujours dans le cadre de ces opérations de lutte antiacridienne, l’utilisation des biopesticides est de mise. « Nous disposons actuellement d’un stock de biopesticides de l’ordre de 175 kg. L’acquisition de 500 kg est prévue prochainement. Ils sont utilisés spécialement dans les zones protégées ou éco-sensibles. Il suffit de prévenir les formations de nouveaux essaims en contrôlant les bandes larvaires », tient à préciser l’expert en acridien, M. Saïd. Il est à noter qu’environ 400 000 ha sont prévus être traités durant cette campagne de lutte antiacridienne en raison de la détérioration de la situation acridienne depuis ces deux dernières années. Cela est dû aux restrictions du personnel de l’IFVM à cause de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, outre le développement des conditions qui étaient favorables aux criquets. La campagne de lutte antiacridienne nécessite ainsi des opérations aériennes pendant 550 heures, à cela s’ajoute la mobilisation de tous les matériels et équipements terrestres. Les régions déjà infestées ou potentiellement touchées sont notamment Androy, Anosy, Atsimo Andrefana, Ihorombe, Matsiatra Ambony et Menabe.

Navalona R.

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