La circulation interrégionale est strictement réglementée pour freiner la propagation du Coronavirus à travers le pays.
Région la plus covidée, l’Atsinanana est coupé du reste du pays. Aucun individu ni véhicule ne peut entrer et sortir de la ville de Toamasina sauf les exceptions qui confirment la règle. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et non moins président du Centre Opérationnel de Commandement Covid-19 (CCOC), Tianarivelo Razafimahefa a même parlé de « passeport » pour passer les « frontières » d’une région estampillée Coronavirus. Et de citer l’exemple des camions-citernes qui doivent avoir à son bord deux personnes au maximum : « Le conducteur et l’aide-chauffeur ». Lesquels sont tenus d’avoir des pièces avec photo justifiant leur qualité et leur itinéraire.
Nombre de passagers. Des balises également pour les députés et sénateurs qui font le va-et-vient entre leurs circonscriptions d’attache et la capitale où ils sont actuellement en session ordinaire. Le coordonnateur général du CCOC de marteler que « le nombre de passagers autorisé à bord de la voiture d’un parlementaire est limité à trois : Le conducteur, le député ou sénateur et le garde du corps. Exit le conjoint et/ou les enfants ». Il a même tenu à ajouter que les arrêts dans les localités situées le long de la route sont interdits. Le général Elack Andriankaja de recommander à tous ceux qui empruntent notamment la RN2 Antananarivo – Toamasina d’emmener « un repas froid » comme les militaires. « Ils ont aussi intérêt à avoir une provision d’eau suffisante », a-t-il renchéri. Tout ceci pour éviter les haltes dans des zones où il y a des cas confirmés de Covid-19 comme Manjakandriana ou Moramanga où il faut sans doute aussi se dispenser de pause pipi sauf état d’urgence …humanitaire. Même topo en cas de panne mécanique.
Immunité parlementaire. En revanche ni le président ni le coordonnateur général du CCOC n’a parlé des sanctions encourues en cas de non-respect de cette sorte de feuille de route. Non seulement pour le conducteur lambda qui se rend par exemple à Toamasina pour récupérer une voiture importée de l’extérieur mais aussi pour le député et/ou le sénateur qui bénéficie d’une immunité parlementaire. « Aucun député ni sénateur ne peut être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée, sauf en cas de flagrant délit ». Mais quid d’une infraction qualifiée de contravention qui n’est pas prévue par la Constitution ? En tout état de cause, ni la cocarde « maitso, fotsy, mena » sur le tableau de bord ni le « Laissez-passer Covid-19 » plaqué sur le pare-brise ne peut servir de passe-droit sur les routes sous peine de favoriser la circulation du Coronavirus.
R. O