
La prolifération de l’insécurité dans la Grande Île trouve – en partie – son origine dans la circulation massive des armes.
Qu’elles soient de fabrication locale ou étrangère, les armes sont utilisées par les bandits et délinquants pour mener leurs activités. Les faits rapportés par les médias concernant les attaques à mains armées témoignent de la situation d’éparpillement des armées à Madagascar. Situation qui ne semble pas encore maitrisée par les forces de l’ordre. Divers facteurs entrent en jeu pour expliquer la situation. La réglementation du commerce des armes y est pour quelque chose. La qualification des armes et l’interprétation sur les teneurs desdites qualifications viennent renforcer le premier paramètre pris comme exemple. Si bien que les armes sont vendues un peu partout dans la Grande Île. L’atelier national sur l’appropriation des responsables nationaux du traité sur le commerce des armes qui se déroulera du 21 au 23 novembre 2018 arrive à point nommé face à la problématique de circulation des armes d’un côté. Mais aussi ses conséquences sur le secteur sécurité, de l’autre. Réunissant des représentants des forces armées, des organisations de la société civile et de divers départements ministériels, ledit atelier entend trouver des solutions adaptées à Madagascar et aux malagasy sur la problématique de la circulation des armes.
Du concret. La recherche des solutions devrait aboutir à la mise en place de la commission nationale pour les armements à Madagascar. Chargée de la réglementation du flux des armes dans le pays, la commission va également s’atteler à la réforme de la loi N°69-01 portant régime d’armement à Madagascar. Dépassée par le temps et l’évolution de la nouvelle technologie en matière d’armement, ladite loi a besoin d’une mise à jour. Comme l’a noté le ministre de la Défense Nationale, le Gal Beni Xavier « il faut adapter la loi à l’évolution rapide des modèles d’armement utilisés aussi bien à l’étranger qu’à Madagascar ». Une initiative qui aurait été prise en prenant conscience de la circulation et de l’utilisation par les malagasy des instruments comme les drones ou encore les tasers. Outre le côté juridique, la commission devrait également permettre une ouverture du domaine du commerce d’armes et de l’allègement du droit de port d’armes à Madagascar. Interrogé sur la question, le ministre de la défense d’avancer « nous devons, certes, nous adapter aux évolutions menées dans le monde, mais il faudrait avant tout privilégier la vigilance. Car il ne faut pas oublier que le sujet de commerce et de port d’armes est toujours problématique même dans les pays développés. Je préconise que nous malagasy, y allons pas-à-pas en prenant en compte tous les paramètres y afférents ». La mise en place de la commission nationale pour les armements à Madagascar devrait également permettre le recensement des armes qui circulent actuellement. Une telle approche devrait élucider la question sur la participation de certains éléments des forces de l’ordre dans la situation d’insécurité ambiante à Madagascar.
José Belalahy