L’existence de l’épidémie de la peste sur le territoire national est maintenant confirmée, après la découverte des 84 cas, dont 39 personnes ont trouvé la mort, issus des cinq districts (Mandritsara, Soanierana-Ivongo, Ikongo, Tsiroanomandidy ary Ikalamavony), la semaine dernière. Ce qui signifie qu’il y a à craindre, pour ne pas dire que l’état d’alerte est levé. En fait, l’une des principales raisons qui aurait causé cette multitude de victimes, aurait été le retard des interventions médicales, causée par la difficulté d’accès sur ces lieux. « Notons que certains de ces lieux où l’on a trouvé ces cas sont très isolés. Pour s’y rendre, comme celui du district de Mandritsara, il faut faire 110 km en 4×4, puis parcourir 40 km à pied. Donc, les médecins n’ont pas pu y arriver à temps », explique le Dr Carmen Randriamanampisoa, le Directeur de la promotion de la Santé au niveau du ministère de la Santé publique. Face à tout ceci, elle déclare que la sensibilisation de la population malgache doit être primordiale et à privilégier pour que de telle situation ne se reproduise plus. Ce, parce que selon elle, les Malgaches n’ont pas encore assez d’informations concernant la maladie, ainsi que sa gravité. En tout cas, elle rassure: « le ministère de tutelle mène actuellement une sensibilisation intense, en mettant en œuvre ses différentes branches, telles que les CSB, les CSBII, les hôpitaux,…». En outre, des agents communautaires seraient également en pleine sensibilisation au niveau des « fokontany ». « Et les responsables de communication implantés au niveau de toutes les régions et de tous les districts font également pareil », continue-t-elle.
Manque de moyens. Par ailleurs, le Dr Carmen Randriamanampisoa insiste sur le fait que tout le monde doit être impliqué dans cette lutte. « Ce, parce que le ministère ne peut pas mener seul cette lutte à cause du manque des moyens financiers et matériels vu que le pays est en crise ». « Ce combat ne doit pas seulement être celui du ministère, mais celui de tout le monde, à partir de chaque foyer. Et tous les secteurs doivent aussi évaluer les impacts de leurs activités sur la santé », rajoute-t-elle.
Médicaments gratuits. En tout cas, elle rassure que pour le moment, cette maladie est maintenant sur le point d’être maîtrisée, surtout dans les lieux indiqués. Le ministère a distribué gratuitement des médicaments à la population des endroits les plus vulnérables, et a déjà envoyé des équipes renforcées sur les terrains, en collaborant avec l’OMS et l’Institut Pasteur. « Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour l’éradiquer. Mais chacun doit toujours rester sur ses gardes et consulter immédiatement les médecins en cas de suspicion ». Notons que deux sortes de pestes ont été enregistrées à Madagascar, peste bubonique et peste pulmonaire (cette dernière peut se transmettre directement d’un individu à un autre). Et les symptômes sont toujours les mêmes: fièvre, maux de tête, ganglion, toux avec expectoration teintée de sang, fatigue intense et rapide. Sachant que cette maladie provient des rats, le Dr Carmen R. réitère que « pour les tuer, ces bestioles ne doivent pas être empoisonnées, mais capturées vivantes et être brûlées vives afin d’éviter que leurs puces ne puissent pas s’échapper ». En somme, elle exhorte tous les individus à préserver la propreté.
Arnaud R.