A l’allure où vont ou ne vont pas (c’est selon) les choses, on n’est pas près de sortir de l’auberge où l’on est confiné.

Compte tenu de la progression du nombre de cas confirmés – asymptomatiques ou non – de coronavirus, on s’achemine vers la prorogation du confinement pour une seconde période de quinze jours. La mesure pourrait même s’étendre à d’autres régions ou provinces en raison de l’apparition de quelques cas confirmés en dehors d’Analamanga et d’Atsinanana.
Récession. En somme, c’est le cas de le dire, la facture s’annonce plus lourde pour l’économie nationale qui risque d’entrer dans une période récession si cela ne commence déjà avec la réduction des activités. Il faut s’attendre à un recul du PIB sur une période de quelques mois consécutifs. C’est dire que les prévisions de croissance devraient être revues à la baisse à cause du ralentissement des activités économiques. Il n’est pas exclu que la crise économique provoquée par la crise sanitaire entraîne à son tour une crise sociale pour ne pas dire explosion sociale. Une réaction en chaîne qui pourrait même déboucher sur une crise politique dont les effets seraient désastreux pour le pays déjà « contaminé » par le virus du Covid-19.
Anticipation. « Gouverner, c’est prévoir ». Le président Andry Rajoelina a fait sienne cette célèbre phrase d’Emile de Girardin qui ajoutait que « la meilleure manière d’assurer la paix, c’est de devancer les complications susceptibles d’amener la guerre ». Pour le moment, le pays est en guerre contre le coronavirus pour on ne sait combien de temps. « Gouverner, c’est prévoir, et prévoir c’est concevoir les choses avant les autres », dixit pour sa part, Jean-Paul Delfino. Le président de la République a d’ailleurs souligné la faculté d’anticipation par rapport à la lutte contre le Covid-19. Mais il doit également anticiper les manœuvres éventuelles des pêcheurs en eau trouble qui ne manqueraient pas de lui en attribuer la responsabilité, en cas d’échec de la guerre contre cet « ennemi invisible » mais dont les ravages sautent aux yeux. Selon toujours Emile de Girardin, « Gouverner, c’est prévoir, et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ».
R.O