
Lors de son entretien en duplex avec France 24 et RFI hier, le président de la République a remis sur le tapis le scandale sanitaire provoqué par le Médiator.
Si ce médicament a été retiré du marché en 2009, l’année de sa première accession au pouvoir, Andry Rajoelina ne l’a pas cité par hasard du calendrier, mais parce que le Mediator avait surtout provoqué la mort de 500 à 2000 personnes. Une manière de dire et il l’a dit que le Covid-Organics a, au contraire, guéri des malades du Coronavirus.
Effets indésirables. S’il a aussi pris l’exemple du Médiator, c’est aussi pour signifier que cela n’a pas empêché ce médicament produit par les Laboratoires Servier, un grand de l’industrie pharmaceutique, d’avoir des effets indésirables graves, quand bien même il aurait pourtant fait l’objet d’essais cliniques et d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Deux protocoles dont l’absence a amené l’OMS à lancer « une mise en garde contre l’adoption d’un produit qui n’a pas été soumis à des tests pour en vérifier l’efficacité ». Il s’agit évidemment de la tisane de l’IMRA. « Un remède naturel, non toxique et non invasif », a attesté le locataire d’Iavoloha.
Génie malagasy. En tout cas, Andry Rajoelina aurait pu citer toute une liste de médicaments pourtant approuvés et autorisés par l’OMS ainsi que par les autorités sanitaires européennes et américaines mais qui devaient être retirés du marché des années plus tard à cause de risques avérés ou par principe de précaution ou pharmacovigilance. Le chef de l’Etat qui a loué le génie malagasy de demander « si c’était un pays européen qui avait découvert ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes ? Je ne pense pas. Le problème c’est que cela vient de l’Afrique ».
Covisan. Et de continuer “qu’on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar (…) ait mis en place cette formule pour sauver le monde”. Quoique le numéro Un malagasy ne l’ait pas dit lors de cet entretien en duplex sur France 24 et RFI, Madagascar est un des premiers pays sinon le pionnier en matière de dispositif de traçage et de dépistage des malades potentiels du coronavirus. Importés et cas contact confondus. Asymptomatiques ou pas. Au lendemain même des derniers vols en provenance de l’extérieur, le Centre de Commandement Opérationnel Covid-19 (CCOC) a effectivement mobilisé une brigade spéciale dotée de 4 x 4 chargée du suivi à domicile des passagers ayant débarqué au pays. Et ce, bien avant le Covisan mis en place par l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui a également créé des brigades mobiles pour limiter la circulation virale du Covid-19 dans la perspective du déconfinement qui a débuté hier dans l’Hexagone, où l’intervention du président Andry Rajoelina s’est… propagée sur France 24 et RFI ainsi que sur les réseaux sociaux.
R.O