La mesure de protection est pourtant claire : rester chez soi et ne sortir qu’en cas d’extrême nécessité et avec autorisation. Mais beaucoup ne l’entendent pas de cette oreille. Si les rues sont vides durant les après-midis, c’est une autre histoire dans les couloirs des quartiers où le confinement ressemble plus à des vacances. Les enfants jouent dehors, les uns collés aux autres, les adultes discutent entre eux et ignorent totalement la distance de sécurité d’un mètre préconisée. Et bien évidemment, on ne parle plus des personnes qui continuent de sortir dans les rues, celles qui poursuivent leurs commerces, ou encore celles qui ne supportent tout simplement pas le fait de rester chez soi et qui préfèrent prendre l’air dehors, peu importe s’ils s’exposent à un virus potentiellement mortel.
Pourquoi ? Si une partie avoue ne pas avoir peur de cette maladie, d’autres estiment que leur niveau de vie ne leur permet pas de suspendre leurs activités professionnelles. Et lorsque nous leur avons demandé s’ils ne s’inquiétaient pas de transmettre le COVID-19 aux autres s’ils sont porteurs du virus, ils nous ont répondu que « nous ne sommes pas malades donc nous ne représentons aucun risque ». Peut-être ignorent-t-il encore le fait que cette maladie puisse très bien être présente dans leur organisme sans qu’ils ne présente aucun symptôme. Malgré cette explication, bon nombre d’entre eux l’ont totalement ignorée en avançant des théories du complot qu’ils n’ont même pas daigné poursuivre jusqu’au bout. Ce qui montre clairement que cette partie de la population ne veut rien savoir et ne compte pas se soumettre aux mesures préventives ordonnées par le gouvernement.
Intervention des autorités. Ainsi, la seule manière de faire respecter le confinement de 15 jours est pour l’instant l’intervention et la ronde des autorités. Actuellement, les forces de l’ordre sont un peu partout dans la capitale pour demander aux habitants de la ville de ne pas sortir. Mais même avec la présence des autorités, des épiciers continuent d’exercer en cachette. Il suffit de frapper à leurs portes pour passer commande rapidement, à l’abri des regards des policiers qui rôdent dans le quartier. Sur les réseaux sociaux, ceux qui sont confinés chez eux disent qu’« il faut peut-être que cette maladie fasse de nombreuses victimes avant que les plus rebelles prennent enfin conscience de sa dangerosité ».
Anja RANDRIAMAHEFA